Je vous en avais déjà parlé et je prends la peine de remettre le couvert pour vous faire (re)découvrir une région que j’apprécie particulièrement…
En effet le Val d’Anniviers est la vallée qui m’a vraiment donné le gout pour la montagne et la randonnée, grâce à mon ami et ancien collègue Hubert. Il avait comme rêve de faire découvrir à ses élèves son petit paradis… Nous y avons donc organisé un premier voyage il y a 8 ans. Et depuis, c’est chaque année que nous y retournons à cette période quand la météo le permet encore, accompagnés d’ados surexcités de découvrir ce milieu magnifique qu’est la montagne.
J’y ai aussi appris à randonner en groupe mais j’ai surtout pris goût à flâner avec les hauteurs, friand de sensations comme la liberté et l’apaisement, mais aussi de toute cette faune et cette flore que peut nous offrir le milieu alpin et cette nature majestueuse…
Je suis donc devenu littéralement amoureux de cette région dans laquelle je retourne volontiers en dehors des voyages scolaires… Comme il y a quelques temps d’ailleurs avec mon frère et mon paternel (article ici).
Mon frère avait réalisé une vidéo de nos 4 jours de randonnée, dont je ne me lasse pas ! 🙂
Le val d’Anniviers
Il s’agit d’une vallée Suisse située sur les hauteurs de Sierre, dans le Valais. Le « val » fait partie des Alpes valaisannes, majestueuses de par ses nombreux massifs montagneux et ses “Cinq 4000”, appellation donnée au groupe de sommets formé par le Weisshorn, le Zinalrothorn, l’Ober Gabelhorn, le Cervin et la Dent Blanche qui sont visibles distinctement depuis le val.
Dans cette vallée principale s’intègrent des plus petits vallons comme à l’ouest, le val de Moiry traversé par la Gougra avec le village de Grimentz et plus haut le barrage de Moiry. À l’est, le val de Zinal avec le village de Zinal, s’étend jusqu’au Zinalrothorn et au Weisshorn.
Abritant de nombreux domaines skiables en hiver (St-Luc, Chandolin, Zinal, Grimentz et Vercorin) le val reste un véritable paradis pour les randonneurs, alpinistes, « vttéistes » et coureur de montagne en été. En effet, on peut accéder à des très beaux belvédères et à des cabanes en effectuant des marches relativement courtes. La vallée est appréciée des alpinistes pour la diversité de ses itinéraires de haute montagne, notamment sur les hauteurs de Zinal.
Le tout est d’une beauté naturelle saisissante et empreinte de traditions fortes. Les maisons brunies par le soleil, les granges, églises, chapelles et vieux moulins – dont certains peuvent être visités – rappellent les anciennes traditions et professions. Il ne faut pas oublier non plus les combats de vaches typiquement valaisans…
Grimentz
Village typique par excellence, Grimentz est un bijou de culture mais aussi d’esthétisme et d’architecture (dans la partie plus vieille du village). Il résonne en moi comme le point central de cette vallée, le lieu à voir, à connaitre, à vivre… Au détour de ses ruelles ornées de fleurs colorées, on replonge malgré soi dans le Vieux Temps. Un patrimoine présenté en toute simplicité au détour d’une rue, entre les chalets et raccards ou autres constructions plusieurs fois centenaires…
Un raccard en Suisse ou regard en Savoie ou rascard en Vallée d’Aoste est par définition un édifice montagnard en bois constitué d’un « grenier » proche du chalet, posé sur des pièces de bois verticales ou « pilets », chaque pilet étant surmonté d’un disque en pierre ou « palet » empêchant les souris et autres rongeurs d’entrer dans le local à provisions.
Je vous conseille vraiment de vous y perdre le temps d’une balade, ou d’un petit jeu de piste historique (infos à l’office du tourisme) 🙂
Le barrage, le lac et le glacier de Moiry
Probablement un des plus beaux endroits de la région mais surtout des plus dépaysants, je ne peux m’empêcher de vous en toucher quelques mots…
Accessible en voiture en été par Grimentz, le barrage de Moiry est un barrage voûte situé au fond du Val d’Anniviers, dans le vallon de Moiry, au-dessus du village de Grimentz et mesure 148 mètres de haut. Il se trouve à 2 249 mètres d’altitude. Son couronnement est de 610 mètres de longueur. Le lac de retenue a un volume de 78 millions de m3, pour une superficie de 1,4 km2.
D’une couleur bleue saisissante, la vue du lac est un éclat dans le visage, une image que vous retenez toute votre vie. Avec un rayon de soleil, ce bleu éclatant vous enivre de sensations que je peine à décrire… Il y a 8 ans, j’ai aperçu celui-ci pour la première fois. J’avais l’impression d’être sur une autre planète et je ne me lasse pas d’y retourner année après année.
Le tour du lac 2500 :
Cette balade dure environ 5 h de marche pour +-13 km. Comptez donc une journée complète. Une bonne condition physique s’impose, tout comme des chaussures bien fermées et des vêtements chauds. Il peut faire assez frais…
Traversez donc le barrage et suivez le sentier balisé qui grimpe à votre gauche, face au soleil. Bifurquez un peu plus tard vers le sentier de droite (le sentier de berge inférieur se trouve à votre gauche, qui est plus court). Encore un peu plus loin, reprenez à gauche et ignorez le sentier vers l’Alpage de Torrent.
Vous voici à présent sur le sentier de berge supérieur, qui grimpe d’abord avant de se faire plus ondulé. Il vous mènera à une altitude de 2.600 m. Par endroits, des chaînes suspendues assureront votre sécurité, bien qu’il n’y ait pas de réel danger.
Partout, la vue est magnifique sur le lac, les glaciers et les montagnes en arrière-plan.
Au (petit) lac de la Bayenna (point 2548), prenez tout droit. Quelques centaines de mètres plus loin (point 2470), prenez tout à fait à gauche en direction du petit lac. Lorsque le sentier débouche sur la route asphaltée, tournez à droite puis un peu plus loin à gauche, à travers le flanc de montagne. En grimpant (de 155 m) ce sentier supérieur, vous accéderez à la rive droite du lac (point 2511). Là, tournez à gauche pour reprendre la direction du lac artificiel. Au point 2374, prenez à gauche et suivez le zigzag jusqu’au barrage en descendant.
Sur le flanc oriental, l‘edelweiss, une espèce protégée, fleurit abondamment par endroits en été. Pensez aussi à lever les yeux de temps en temps : il n’est pas exceptionnel d’apercevoir çà et là un troupeau de chamois ou de bouquetins et même, si la chance vous sourit, un aigle…
D’autres idées de randonnées :
La taille du val, ses routes et ses stations faciles d’accès en font un repère de randonneurs. N’hésitez pas à utiliser les remontées mécaniques pour atteindre tout un circuit de randonnées balisées, les bus pour vous ramener à votre point de départ et les différents offices de tourismes qui répondront aussi à vos questions. Vous pourrez aussi vous procurer les cartes nécessaires et d’autres idées de randos, mais je vous proposes quelques classiques majestueux comme :
- Grimentz : Montée à Bendolla avec ou sans la remontée mécanique, puis vers le lac de Lona par le chemin des Crêts, le basset de Lona et descente sur le barrage de Moiry, avec magnifique vue sur celui-ci. Détour possible par le Bec des Bossons (+3000m).
- St-Luc : Montée par le funiculaire, puis vers la Bella Tolla (3024m) où vous pourrez profiter d’une superbe vue à 360° sur les sommets voisins.
- Toujours du haut du funiculaire de St-Luc, une autre balade peut vous emmener vers l’impressionnant Touno, par le Chiesso.
- De Zinal, l’aller/retour vers le lac et la cabane d’Arpitettaz.
- Sans oubliez la cabane du Mountet où vous pourrez passer une nuit à plus de 2900 m.
- Le tour des cabanes du val est également possible, c’est d’ailleurs un de mes projets, comme l’ascension d’un 4000m.
Gastronomie :
Amateur de bons plats et de rusticité, je suis aux anges quand je vais dans le Val d’Anniviers… N’hésitez pas à y savourer une fondue valaisanne ou la raclette au fromage des alpages, sans oublier le Génépi, le fendant et le vin des glaciers, mythique vin issu de la tradition ancestrale qui fait partie intégrante du patrimoine anniviard.
Le principe du « Vin des Glaciers » est simple : les tonneaux ne sont jamais vidés. Chaque année, du vin nouveau vient s’ajouter à l’ancien. Par exemple :
- Le vin d’un tonneau de 1888 ira se mélanger à celui de 1886
- Celui de 1934 complétera le tonneau de 1888
- Celui de 1969 remplira le tonneau de 1934 et il recevra le vin nouveau.
Le « Vin des Glaciers » ne s’achète pas. Il se déguste uniquement dans les caves du Val d’Anniviers, tiré directement depuis le tonneau. A moins de connaître un habitant de la vallée disposé à partager un verre de sa réserve personnelle, il ne reste qu’une occasion de le découvrir : lors des visites organisées par l’Office du Tourisme de Grimentz.
Pour tout autre renseignement :
Je vous conseille vivement de visiter le site internet des Offices du tourisme du Val d’Anniviers : www.valdanniviers.ch.
N’hésitez pas également à commenter cet article ou me contacter 😉
Bonus :
Un chouette reportage du JT de TF1 sur le Val d’Anniviers (à partir de 30’50 ») > à visionner ici
Moi aussi je suis tombée sous le charme de ce Val j’y retourne ce WE pour la desalpe de Grimentz .c’est vraiment un ehantement des yeux .
J’avoue, c’est fou. On était tombés aussi une semaine de désalpe une année, magnifique… poétique, émouvant, bref… j’adore… 🙂
Les photos sont magnifiques, ça donne envie d’y retourner !