Le territoire belge abrite en son sein des aires de bivouac où on peut installer son campement pour la nuit sans risque de se faire verbaliser. En complément à mon dossier complet sur les microaventues à faire en Belgique, j’ai décidé de t’en (re)parler pour faire le point, te donner mon avis et en espérant que cela puisse t’aider pour tes prochaines aventures estivales (et même après !).
Photo de couverture : Tommy Lisbin
Il faut savoir qu’en Belgique, le camping (plusieurs jours) ou le bivouac sauvage (une seule nuit en pleine nature, hors camping ou terrain privé) est strictement interdit. A mon humble avis ce n’est pas plus mal simplement parce que le royaume, bien que riche en zones sauvages, n’est pas assez vaste que pour permettre à « n’importe » qui de s’installer où il le souhaite pour une ou pour plusieurs nuits. Il existe cependant des aires de bivouac publiques installées en pleine nature dans le cadre de divers projets touristiques et qui permettent aux randonneurs/cavaliers/cyclos de pouvoir s’installer le temps d’une nuit pendant leur escapade en itinérance. Il n’y a pas de réservation possible, il faut juste espérer avoir encore de la place quand on y arrive.
J’en ai déjà fréquenté une dizaine en Wallonie et honnêtement, c’est vraiment top comme initiative !
Comme tu le sais peut-être, j’ai toujours eu du mal à parler concrètement de ces aires de bivouac en Belgique car elle sont rares et malheureusement sur-fréquentées. Evidemment, cela ne va pas s’améliorer avec l’été qui arrive… Faire la promotion de celles-ci et divulguer les emplacements (disponibles ailleurs sur internet en cherchant un peu, qu’on se le dise) risquerait alors d’amener davantage de débordements. C’est un risque évident. Je pense que cet été si les frontières restent fermées, cela va être compliqué à gérer. J’espère cependant que les différents organismes touristiques liés à ces emplacements de bivouac auront les moyens de réguler l’affluence et gérer la situation. Ils en sont en tous cas conscients, après en avoir discuté avec eux.
Mais cela serait tellement plus vivable si tous les utilisateurs de ces lieux étaient plus responsables… C’est là que cela se complique. Le fait est que j’y ai par exemple déjà croisé des gens bruyants qui allaient y faire la fête (casiers de bière, sonorisation), ou d’autres arriver avec leur véhicule là où c’est strictement interdit. Et je te passe d’autres détails sur les nombreux déchets laissés sur places. C’est juste hallucinant et révoltant…
En cherchant un peu, on trouve sur certains sites (ou réseaux sociaux) les coordonnées de ces lieux sans aucune autre explication ou recommandation. Juste l’endroit, point. Cela a comme conséquence d’attirer parfois un public simplement « en manque de nature » qui n’a aucune notion de la randonnée, de respect de la nature, de l’environnement ou de l’aventure. Oui, on est encore loin de la mentalité respectueuse de la nature qu’on peut retrouver dans les pays voisins.
Cependant en y réfléchissant bien, je me suis dit que la censure n’était pas forcément la solution.
Je m’explique : en tant que média d’information et d’inspiration relativement « populaire » sur internet dans le domaine de la randonnée, du voyage et de l’outdoor, je pense que c’est en communiquant sur l’importance du respect de ces endroit (comme de toute la nature d’ailleurs) qu’on sensibilisera davantage les prochains utilisateurs de ces aires de bivouacs. Petit à petit, je pense sincèrement que les mentalités évolueront à condition d’y avoir vécu des beaux moments. Comme je le dis souvent pour les enfants ou ados à qui je donne cours : c’est en donnant le goût à la nature, à la curiosité pour celle-ci, à l’émerveillement, à l’attachement pour celle ci qu’ils la respecteront. Un enfant ne sera jamais conscient qu’il y a quelque chose à protéger ou à respecter si il n’a aucun lien avec ! Ces aires de bivouac peuvent donc être ces vecteurs.
Il faut peut-être alors montrer que ces bivouacs existent
et non les censurer,
permettre d’y vivre des expériences, de les comprendre, les apprécier,
et permettre aux gens de les respecter !
Je t’ai donc gentiment regroupé les aires de bivouac que je connais en Wallonie. Il y en a une grosse vingtaine (27 pour être exact). Il faut savoir qu’il en existe aussi quelques une dans le nord du pays, mais je ne les ai pas (encore) testées.
IMPORTANT
Je te demande ceci si tu utilises ces aires (liste non exhaustive) :
- Ne te rends pas aux aires de bivouac avec un véhicule.
- Respecte les emplacements, le calme et la discrétion en pleine nature.
- Ne reste pas plus d’une nuit sur la même aire.
- Ne monte pas ta tente en journée : uniquement de 16h00 à 10h00.
- Ne fais pas de feu hors des zones prévues ou pire, en période de sécheresse.
- Ne brûle pas de déchets et ne brûle que le bois nécessaire (et mort).
- Ne coupe pas de branche sur un arbre, respecte la végétation et ne construis rien.
- Ne laisse aucune trace de ton passage (emmène tes déchets, étend les braises, nettoie la zone).
- Reste courtois et poli avec les autres usagers.
- Respecte le code forestier et les dates de chasse en vigueur.
Seulement si tu as bien compris tout ça, tu peux continuer de lire ce qui va suivre ! 🙂
Bivouac au pied des Hautes Fagnes
3 aires de bivouac
Commençons par les plus « sauvages »… Car bien que la région des Hautes Fagnes soit en grande partie une parc naturel protégé et isolé, elle propose 3 aires de bivouac (très bien surveillées par le DNF).
- Aire de la Bergerie (Google Map)
- Aire de la Gileppe (Google Map)
- Aire de la Soor (Google Map)
Je n’ai pas trouvé de publication officielle sur internet donc je ne peux que te conseiller de consulter mon article avec une idée de randonnée à faire dans le coin (20 km), agrémentée d’un petit bivouac à l’aire de la Bergerie, ma préférée…
Bivouac « Entre Lesse & Lomme »
3 aires de bivouac
La Grande Forêt de Saint-Hubert propose quant à elle l’itinéraire « Entre Lesse et Lomme« . Une boucle de 78 km qui évolue à travers la un des plus gros massifs forestiers du royaume en suivant deux cours d’eau de la région. Il y a sur le tracé 3 aires de bivouac aménagées. J’en ai testé une, j’ai adoré ! Un bain de forêt ressourçant à vivre seul ou accompagné…
Tu trouveras toutes les infos
de cet itinéraire dans cet article rédigé l’année dernière ou sur le site officiel du parcours.
Bivouac sur les Sentiers d’Art
7 aires de bivouac
Il existe aussi les Sentiers d’Art en Condroz-Famenne. Il s’agit d’un itinéraire de plus de 140 km orné de 42 magnifiques œuvres dont 7 abris artistiques (bientôt aménagés comme aires de bivouac équipées) pour y passer la nuit. « L’Art à ciel ouvert »… Je n’ai pas encore testé mais c’est prévu !
141 km divisés en 3 tronçons :
- Ciney et Hamois – 52 km – 10 œuvres dont 2 abris.
- Somme-Leuze et Havelange – 45 km -11 œuvres dont 2 abris.
- Gesves et Ohey – 44 km – 21 œuvres dont 3 abris ainsi que 12 anciennes œuvres réalisées dans le cadre de l’événement de la fête de Mai sur Gesves.
Bivouac sur la Grande Traversée de la Forêt du Pays de Chimay
9 aires de bivouac
Du côté de Chimay, tu peux aussi profiter de l’itinéraire de la Grande Traversée de la Forêt du Pays de Chimay qui propose un itinéraire de plus de 170 km jalonné de 9 aires de bivouac où tu peux passer une nuit au cœur de la forêt. Un topoguide est disponible dans les offices du tourisme et syndicats d’initiatives de la région (ou via le site des Sentiers de Grande Randonnée). C’est une très belle région et j’y ai testé 3 aires
Tu pourras retrouver toutes les informations via ce lien officiel.
Bivouac sur l’Escapardenne
5 aires de bivouac
C’est dans le cadre du projet Interreg Escapardenne que 5 aires de bivouacs ont été créées en Ardenne belge.
Deux sont situées sur l’itinéraire Escapardenne Eisleck Trail : aux Blancs Bois à Alhoumont et à Engreux (Houffalize). Les trois autres sont situées sur des boucles connectées à l’itinéraire : dans la forêt de Freyr (Sainte-Ode), à Gives (Bertogne) et à proximité du hameau « Les Colas » (également sur le GR15).
Retrouver toutes les informations via ce lien.
Derniers conseils
Toute sortie doit se faire dans le respect des mesures prises par le gouvernement face au COVID19. Je compte aussi vraiment sur toi pour respecter les endroits où tu iras grâce à cet article.
20 conseils pour un bivouac au top.
S’orienter avec ton smartphone
ou planifier ses balades.
www.homecamper.fr
regroupe des emplacements de camping chez des particuliers.
welcometomygarden.be
regroupe aussi des emplacements de camping chez des particuliers.
www.refuges.info
pour trouver un abris, une cabane, un refuge,
un emplacement de bivouac un peu partout en Europe.
Redécouvrir la Belgique et voyager près de chez soi
fera du bien à l’économie locale
mais aussi à la PLANÈTE qui a besoin de souffler un peu…
Pour une meilleure expérience,
Je te conseille cependant de privilégier
ces aires de bivouac quand il y aura un peu moins de monde sur les sentiers.Je te souhaite un bon amusement et n’hésite pas à partager l’article si il t’a plu !
N.B. : Cet article a été rédigé dans le but d’inspirer les gens à sortir de chez eux (quand le confinement sera levé) et redécouvrir les jolis coins de la Belgique aux alentours des zones de bivouacs mentionnées. Je n’organise pas de sorties outdoor et je décline toute responsabilité en cas d’accident.
Au lieu d’interdire le bivouac dans la quasi totalité de la Belgique on devrait éduquer les gens à « bivouacé » intelligemment et dans le respect.
Au final, il n’y a presque aucunes aires de bivouac et est cantonné à devoir faire des randos toutes tracées sur des chemins bourré de gens et de touristes, bonjour le dépaysement, calme et solitude.
La nature appartient à l’état belge et plus aux humains, c’est une totale honte.