Pour ce 7ème épisode de J’irai randonner chez vous, nous mettons le cap vers les Hautes Fagnes, véritable joyau naturel situé à l’Est de la Belgique. Thomas, garde-forestier passionné, nous invite à aller randonner sur son lieu de travail pour explorer cet espace sauvage, vaste et particulièrement fragile.
Les Hautes Fagnes,
paradis de la randonnée.
Situées entre la province de Liège et la frontière allemande, les Hautes Fagnes constituent comme la plupart le sait le point culminant de la Belgique, avec le signal de Botrange qui s’élève à 694 mètres d’altitude. Ce plateau d’altitude unique est formé de tourbières, de landes, de forêts et de prairies humides. Il abrite une biodiversité exceptionnelle, avec des espèces rares de plantes, d’oiseaux et d’insectes qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le pays. Classées réserve naturelle, les Fagnes forment le cœur du Parc naturel Hautes Fagnes-Eifel, un espace protégé de plus de 70 000 hectares.
Et on ne va pas tourner autours du pot : c’est probablement ma région préferée en Belgique et le fait de la découvrir avec un habitué des lieux me fait vraiment plaisir !
C’est Thomas Wislet, garde-forestier passionné originaire de la Basse-Meuse, qui nous accueille avec simplicité au cœur des Hautes Fagnes. À ses côtés, j’ai redécouvert la région comme n’importe quel randonneur, sans accès privilégié, sans passe-droit, simplement en posant un regard différent. Un regard qui va au-delà du paysage de carte postale, pour comprendre que ces lieux sont avant tout un espace vivant, fragile, en perpétuel équilibre.
Thomas partage aussi, avec beaucoup d’humilité, ses aventures et son quotidien sur un compte Instagram personnel (et non officiel). On y découvre les Hautes Fagnes à travers ses yeux : des rencontres, des observations, des instants suspendus. Une belle façon de prolonger la balade… alors n’hésite pas à aller y jeter un œil !
@hautesfagnesguardians
Un espace naturel fragile
Ce n’est pas la première fois qu’on en parle sur ce site car les Hautes Fagnes se prêtent à la randonnée sous toutes ses formes : itinéraires balisés pour petites boucles ou grandes randonnées, pontons en bois qui serpentent à travers les zones humides, ou encore chemins forestiers plus discrets à l’abri des regards. C’est en effet un terrain de jeu rêvé pour les amoureux de nature… à condition de respecter quelques règles essentielles.
Car ici (comme dans beaucoup d’autres endroits), tout est fragile. Par exemple dès que la sécheresse s’installe, il devient impératif de suivre scrupuleusement les consignes affichées sur le terrain. Des déviations peuvent être mises en place pour préserver les zones les plus sensibles, et surtout : le drapeau rouge est à prendre très au sérieux. Lorsqu’il est hissé, l’accès à certains sentiers est interdit, car le risque d’incendie devient trop important.
Et ce n’est pas théorique : les Hautes Fagnes ont déjà connu des feux ravageurs par le passé. Avec un sol sec et du vent, tout peut aller très vite. Il suffit d’une étincelle, d’un mégot mal éteint… et c’est un écosystème entier qui peut partir en fumée. Alors si tu viens randonner ici, fais-le avec respect, curiosité, et attention. Parce que ces paysages ne demandent qu’à être partagés… mais surtout préservés !
L’itinéraire
Trace GPX de la randonnée (8,7 km)
Il s’agit d’un itinéraire bien connu, mais qui ne perd rien de son charme. Tout au long du parcours, de jolies vues s’ouvrent de part et d’autre du plateau des Hautes Fagnes, offrant un aperçu saisissant de la diversité des paysages fagnards, même pour ceux qui connaissent déjà le coin !
Comme le dit Thomas au début de la vidéo, même s’il travaille ici et qu’il vit littéralement au cœur des Hautes Fagnes, il aime encore s’y balader comme un « simple randonneur ». Malgré son œil de professionnel, il parvient à garder ce regard émerveillé sur les paysages qui l’entourent, à profiter des détails, des ambiances, des lumières changeantes que la nature lui offre. C’est essentiel, selon lui, de réussir à déconnecter du rôle de garde, souvent associé à la vigilance, à la prévention, parfois même à l’inquiétude, pour simplement se laisser porter par la beauté brute et silencieuse de cet environnement unique.
Après seulement quelques minutes de marche, nous croisons déjà des stewards, reconnaissables à leur gilet fluo. Ils sont là pour accueillir les randonneurs, répondre à leurs questions et rappeler, si nécessaire, les règles à respecter. Leur rôle est à la fois informatif et préventif, et il est essentiel au bon fonctionnement du site.
Ces stewards sont bénévoles, et Thomas leur témoigne un profond respect. Pour lui, ce sont des maillons discrets mais indispensables de la chaîne de préservation des Hautes Fagnes. Leur présence sur le terrain permet non seulement de mieux informer les visiteurs, mais aussi de renforcer ce lien humain entre nature et responsabilité.
Je commence à croire que Thomas est aussi gourmand que moi. À peine une heure de balade dans les jambes qu’il me parle déjà de terroir et de plaisirs de la table ! Et ce n’est pas un hasard : on approche de la Baraque Michel, un lieu qu’il semble particulièrement apprécier.
Pour une fois, on casse un peu les codes de la série. D’habitude, je partage un lunch improvisé avec les produits que mon hôte a pris soin d’emporter. Mais ici, Thomas me propose carrément de nous attabler dans cette auberge bien connue des habitués des Hautes Fagnes. Un lieu populaire, certes, mais qui ne tombe pas dans le piège des attrape-touristes. On y sert une vraie cuisine, généreuse, faite maison, avec des produits locaux de qualité : exactement le genre d’endroit que j’adore.
« Un endroit qui a du cachet », comme le dit Thomas. Ici, on accueille les promeneurs comme on le faisait il y a cent ans, avec chaleur et simplicité. La Baraque Michel n’est pas qu’un restaurant, c’est un véritable lieu de passage chargé d’histoire. La légende raconte qu’un homme, perdu dans le brouillard épais des Fagnes, aurait fait une prière pour s’en sortir. Miraculeusement, la brume se serait levée. En guise de remerciement, il aurait promis d’ériger un abri à cet endroit précis, pour que d’autres voyageurs puissent s’y réfugier. Au fil des années, ce simple abri est devenu un relais postal, puis une auberge. Aujourd’hui encore, la Baraque Michel reste un point de repère emblématique pour les randonneurs et les amoureux des Hautes Fagnes.
Après un délicieux repas (et je pèse mes mots, les spareribs préparés par le chef étaient vraiment savoureux) on reprend tranquillement le chemin des sentiers, le ventre bien rempli et le sourire aux lèvres. Avant de replonger dans les grands espaces, petite pause à la chapelle située à deux pas de la Baraque Michel. Puis, on s’élance vers la fagne de Poleur, l’une des plus belles zones du plateau, où la nature reprend pleinement ses droits.
La Fagne de Poleur, c’est un concentré de tout ce qui fait la magie des Hautes Fagnes. On y avance sur des caillebotis en bois, au-dessus d’un sol tourbeux qui semble respirer sous nos pas. À perte de vue, les paysages se déploient entre landes rousses, bouleaux solitaires, tapis de sphaignes et lignes d’horizon floues, comme peintes à l’aquarelle.
La Fagne de Poleur
Cette fagne est bien connue du grand public grâce à son sentier didactique de 3 km, créé en 1984. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est jalonné de panneaux explicatifs qui décrivent les différents milieux traversés. On y découvre aussi une ancienne coupe d’extraction de la tourbe, témoin d’un usage ancien du territoire.
Ce passage par la Fagne de Poleur nous ramène après environ 8 km de marche à notre point de départ. Ainsi se boucle cet itinéraire qui, malgré sa popularité, continue d’offrir de superbes perspectives sur le plateau des Hautes Fagnes. Il en existe bien sûr d’autres, peut-être plus confidentiels, mais dans le cadre du tournage, c’était celui qui s’y prêtait le mieux, à la fois accessible, varié et représentatif.
Avant de te laisser partir à ton tour, je te rappelle l’importance de rester sur les sentiers balisés. Respecte les panneaux, les déviations éventuelles, les drapeaux de sécurité. Ce n’est pas pour t’embêter, mais bien pour préserver ces paysages uniques, fragiles, et malheureusement parfois menacés. Je compte sur toi. La nature a besoin de nous, de notre attention et de notre respect, pour continuer à nous offrir ces moments suspendus. Je te souhaite une belle découverte des Hautes Fagnes !
J’espère que cet article t’aura donné envie d’aller découvrir les sentiers des Hautes Fagnes.
N’hésite pas à partager ton avis en commentaire et à diffuser l’article autour de toi !
Retrouve aussi d’autres idées de balades
à faire dans la région sur VISITWallonia.
Découvre les autres épisodes
de « J’irai randonner chez vous ! » ici.
(N’oublie pas de t’abonner à la chaine.)
Avec le soutien de
Vaude – Les Sentiers de Grande Randonnée – Belgique – VISITWallonia