CCet été, j’ai eu la chance de découvrir l’Oberland Bernois, une région emblématique des Alpes suisses réputée pour la beauté de ses paysages. Entre sommets majestueux, vallées verdoyantes et lacs aux reflets saisissants, tout ici invite à la randonnée et à la contemplation. Pour ce voyage, j’ai choisi une approche durable : me déplacer uniquement en transports en commun, ce qui m’a permis de circuler facilement d’un village à l’autre tout en profitant pleinement du rythme de la montagne. Une façon simple, responsable et agréable d’explorer une destination qui mérite toute notre attention !

L’Oberland Bernois

L’Oberland Bernois se trouve dans la partie centrale des Alpes suisses, au sud du canton de Berne. La région s’étend entre le lac de Thoune et le lac de Brienz, et s’élève ensuite vers des sommets mondialement connus comme l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. Elle est bordée à l’est par le canton des Grisons, au sud par le Valais et au nord par le Plateau suisse, ce qui en fait une véritable porte d’entrée vers les hautes Alpes. C’est une région où le tourisme occupe une place essentielle, avec ses villages de montagne emblématiques comme Gstaad, Interlaken, Grindelwald ou Lauterbrunnen, mais aussi une forte identité alpine marquée par la nature, la tradition et l’accueil.

Pour ma part, même si j’en avais souvent entendu parler et que je voyais bien où cela se situait (puisqu’en me rendant régulièrement dans le Val d’Anniviers on passe tout près de cette région) je n’avais encore jamais pris le temps d’y aller.

Ce voyage a été une véritable découverte, autant pour moi que pour mon camarade Pierre qui m’accompagnait. Et si certaines images parlent d’elles-mêmes, c’est grâce à lui : ce sont ses superbes photos que tu retrouveras tout au long de cet article.

Découvre le travail de Pierre ici
@pierre_charlier_photography.

Une approche durable

Pour ce voyage, nous avons effectué nos déplacements uniquement en transports en commun. En Suisse, c’est un vrai bonheur : tout est simple, fluide et d’une fiabilité presque déroutante. Que ce soit dans le TGV pour rejoindre Bâle, dans un train régional, ou même dans un bus qui grimpe jusqu’au dernier village, on a toujours le sentiment que ça roule parfaitement, sans stress. Avec le Swiss Travel Pass, c’est encore plus facile : un seul billet et tout le réseau est à portée de main. Depuis Bruxelles ou Paris, il suffit de sauter dans un train à grande vitesse jusqu’à Bâle, puis de se laisser porter vers Interlaken ou une autre porte d’entrée de l’Oberland Bernois. Voyager ainsi, c’est non seulement durable, mais c’est aussi une manière de profiter pleinement du trajet, d’observer les paysages qui changent au fil des kilomètres, et de commencer à entrer doucement dans le rythme de la montagne.

Le Swiss Travel Pass est sans doute l’outil le plus pratique pour voyager en Suisse. Avec un seul billet, il donne accès libre à presque tout le réseau public : trains, bus et même bateaux. En clair, on peut traverser le pays, rejoindre une vallée reculée ou embarquer sur un lac sans jamais devoir acheter un nouveau ticket. Le pass inclut aussi certains trains panoramiques mythiques (comme le Glacier Express ou le GoldenPass), l’entrée gratuite dans plus de 500 musées et des réductions intéressantes sur de nombreuses remontées mécaniques. Il existe aussi le Berner Oberland Pass, un billet tout-en-un pour la région, valable pendant trois à dix jours.

Et pour ne rien gâcher, il existe l’application Mobile CFF, une sorte d’assistant de voyage personnalisé qui permet de consulter facilement les horaires et de planifier son itinéraire à l’avance ou de consulter les infos en temps réel, si situer entre facilement, etc. Résultat : on voyage l’esprit léger, on profite de la ponctualité légendaire des Suisses, et on garde une grande liberté pour improviser au fil des journées.

Mon itinéraire (1/2)

On commence notre découverte en arrivant à Gstaad directement par la gare, au cœur de l’Oberland Bernois, point de départ idéal pour de nombreuses randonnées. Le village est connu pour son atmosphère mondaine et paisible, où se côtoient boutiques prestigieuses, hôtels élégants et chalets traditionnels qui ont su conserver leur charme d’antan.

Loin de se limiter à une image de station huppée, Gstaad et sa région regroupent une dizaine de villages, chacun avec son caractère propre. Et malgré la réputation glamour qui attire une clientèle internationale, l’authenticité est toujours bien présente. On observe d’ailleurs encore dans le coin de nombreux agriculteurs et éleveurs, garants d’un mode de vie montagnard qui perdure.

Après avoir profité du superbe « espace wellness » du centre sportif de Gstaad, nous posons nos valises au Posthotel Rössli, le plus ancien hôtel du village, construit en 1845.

Cette adresse historique séduit autant par son authenticité que par son excellent rapport qualité-prix. J’ai très bien mangé au restaurant et l’établissement s’inscrit dans une démarche responsable grâce à son engagement dans le programme “Swisstainable”, qui encourage un tourisme plus durable. Le Posthotel propose également différentes formules et séjours pour permettre aux voyageurs de découvrir la région de manière complète et adaptée à leurs envies.

Dès le lendemain matin, nous montons dans le bus 181 à la gare de Gstaad. En une petite vingtaine de minutes, nous arrivons à Lauenensee, ce lac paisible niché à 1381 mètres d’altitude. En réalité, ce sont deux lacs reliés par une zone marécageuse, entourés de prairies humides et de forêts de conifères.

L’endroit a quelque chose de sauvage et de fragile, protégé depuis les années 1970, où l’on se surprend à marcher doucement, presque en silence, pour ne pas troubler les foulques et les canards qui glissent sur l’eau. Le tour du lac est déjà une belle balade en soi, mais pour nous ce n’était que le début !

Traces GPX
Balade plus longue : W36 Lac de Lauenen (45 min / 3km / 20 m D+)
Tour du lac : W34 Lauenen – Lauenensee – Lauenen (2h30 / 9km / 180 D+)

Nous prenons alors le chemin qui s’élève vers la Geltenhütte. Le sentier est bien balisé mais demande un peu d’effort : environ 600 mètres de dénivelé positif, parfois raides, parfois plus roulants, mais toujours avec cette impression de gagner en altitude et de se rapprocher du cœur alpin. J’aime cette sensation d’effort « utile » !

En chemin, on croise des cascades impressionnantes comme le Geltenschuss, qui jaillit des falaises dans un grondement sourd.

L’air se fait plus frais, les pâturages laissent place aux pierriers, et le décor devient progressivement plus minéral. C’est ce genre de montée qui essouffle, mais qui récompense à chaque pause d’un nouveau panorama !

Et puis, au détour d’un dernier replat, elle apparaît : la Geltenhütte, cabane du Club alpin suisse, posée à 2002 mètres d’altitude. Avec sa silhouette en bois et pierre, son drapeau qui claquetau vent et sa terrasse ouverte sur les sommets environnants, c’est le genre de lieu que j’adore, ceux qui donnent l’impression d’arriver “quelque part”.

À l’intérieur, une grande salle conviviale et Suzanne qui accueille les randonneurs… On sent tout de suite la chaleur du lieu, pensée autant pour l’effort que pour la rencontre. Après l’ascension, poser son sac devant cette cabane, c’est déjà un peu goûter à l’essence même de la montagne : l’effort, la simplicité et le partage.

Je profite pleinement de l’endroit, cerné par des cascades qui dévalent les parois rocheuses. L’eau glaciale m’appelle : je m’avance et me laisse envelopper par ce torrent vivifiant. Le choc est brutal, mais quelle sensation de pureté ! C’est comme si la montagne me lavait de la fatigue et des pensées accumulées.

Ce soir, le ciel se transforme en théâtre. La nuit des étoiles filantes commence, et dans cette montagne où aucune lumière ne vient troubler l’obscurité, chaque astre semble plus proche. Allongés face à l’infini, nous suivons les traînées lumineuses dans un silence presque sacré. Le temps paraît suspendu, comme si la montagne retenait son souffle avec nous. Ce sont ces instants, simples et grandioses, qui marquent une mémoire de voyage bien plus fort que n’importe quelle photo. Demain, la descente nous attendra. Mais pour l’heure, il n’y a rien d’autre à faire que d’admirer et de se laisser traverser par cette magie de l’altitude…

Après une nuit étonnamment confortable dans le luxe d’une petite chambre de la cabane (il faut dire qu’en montagne, il est fréquent de partager un dortoir avec d’autres randonneurs), il est temps de dire au revoir et de reprendre le sentier pour poursuivre la boucle. Nous devons redescendre jusqu’à l’arrêt de bus et rejoindre Gstaad, avant d’attraper un nouveau train vers la suite de l’aventure. Sur papier, l’itinéraire avait l’air plaisant ; sur le terrain, il se révèle encore plus beau…

La descente nous fait quitter l’univers minéral des rochers pour retrouver peu à peu les alpages. On longe une ferme isolée, avec ses cloches de vaches qui résonnent dans les étables, puis le sentier devient plus pentu jusqu’à nous ramener vers le Lauenensee, découvert la veille.

Les ambiances lumineuses du matin transforment le paysage : les premiers rayons accrochent l’eau du lac, les prairies s’illuminent et l’air encore frais porte cette sensation de renouveau. C’est exactement la montagne que j’aime : brute, paisible et sans artifice.

Décidément, Gstaad et ses alentours savent surprendre.
Derrière l’image raffinée de la station, de nombreux sentiers des alentours révèlent
une autre facette : une coin de montagne agréable et vivant.

Trace GPX de la rando
W37 Lauenensee – Geltenhütte SAC – Lauenensee
(4h / 8km / 680 D+)

N.B. : Cet article n’est que la première partie de notre aventure. Nous ne sommes en effet encore qu’à la moitié de notre découverte de l’Oberland Bernois. Ce soir, nous arrivons à Frutigen, point de départ idéal pour explorer une autre vallée emblématique de la région : celle qui relie Adelboden, Lenk et Kandersteg. La suite du récit promet d’être tout aussi riche en découvertes !

(à suivre prochainement)


Cet article est le fruit d’une collaboration avec Suisse Tourisme et Gstaad Saanenland Tourismus.
Merci à eux pour leur invitation, leur confiance et le travail réalisé pour l’organisation de ce voyage.
Mes propos sont (comme toujours) libres et sincères.

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Maxime
Je suis Maxime, l'âme vagabonde derrière les récits de « Trekking et Voyage », une oasis pour les amoureux de randonnée, les assoiffés de voyages plus ou moins lointains et les fervents adeptes du plein air. J'ai toujours été passionné des immensités sauvages, des murmures de la nature et des aventures qui transforment l'âme. Tout en étant un épicurien qui savoure la vie à pleines dents, je te partage ici mes récits et mes coups de cœur. L'idée d'être une source d'inspiration et de partage d'expériences me plait, surtout quand les mots sont choisis pour leur vérité et leur utilité. Bonne lecture ! "Happiness is only real when shared" (Christopher J. McCandless dit « Alexander Supertramp »)  

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