Nichée entre la Bretagne et la Normandie au coeur des Pays de la Loire , la Mayenne est de ces territoires qu’on ne connaît pas vraiment… jusqu’au jour où l’on y met les pieds. Pas de grands discours, pas de paysages tapageurs. Juste une nature apaisante, un patrimoine qui se laisse apprivoiser, et des gens qui prennent le temps. Ici, tout invite à ralentir, à savourer. Lors de cette escapade, j’ai suivi les chemins creux, goûté aux produits du coin, dormi dans des lieux qui ont une âme… Et surtout, j’ai pris le temps de me laisser surprendre. Dans cet article, je t’emmène avec moi à la découverte de cette Mayenne sincère et inattendue. Prêt(e) à explorer ce coin de France autrement ?
La Mayenne, au coeur des Pays de la Loire
La Mayenne, département de la région des Pays de la Loire, c’est un peu ce coin de France qu’on ne pense pas à mettre en haut de sa liste… et pourtant. Située à l’ouest du pays, entre la Bretagne, la Normandie et l’Anjou, elle reste discrète, presque secrète. Et c’est justement ce qui m’a plu et pour être honnête, je ne connaissais pas cette région avant d’accepter d’y réaliser ce reportage.
Ici, pas de sites bondés ni de paysages spectaculaires. Mais une douceur de vivre, une campagne paisible, des jolies collines qui ondulent à l’infini et des chemins bordés de haies où il fait bon se perdre. La rivière Mayenne traverse tout le territoire, comme un fil conducteur pour ceux qui aiment suivre l’eau, que ce soit à pied, à vélo ou même en bateau !
On y trouve des villages pleins de charme, des châteaux perchés, des marchés à taille humaine, et cette impression constante que le temps ralentit. C’est une terre de verdure, de patrimoine rural, de petites histoires qu’on devine derrière chaque mur de pierre. Un terrain de jeu idéal pour qui aime marcher, observer, goûter, rencontrer.
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre…
et j’ai été sincèrement touché
par cette Mayenne simple, vraie,
loin du tourisme de vitrine.
Une belle surprise, que j’avais envie de partager.
Découverte de Laval
Je commence ma découverte de Laval, cette ville pleine de charme posée au bord de la Mayenne, au cœur des Pays de la Loire. Laval, c’est le cœur battant de la Mayenne. Préfecture du département, c’est ici que tout converge : la culture, l’histoire, l’économie, les grands événements… et surtout, cette douceur de vivre si typique de la région. Traversée par la rivière Mayenne, qui lui donne son nom au département, Laval se découvre au fil de l’eau et des ruelles, entre patrimoine médiéval et énergie contemporaine.
Je commence donc ma balade dans le centre historique,
là où les maisons à colombages côtoient les façades plus classiques.
Très vite, je me laisse happer par l’ambiance du Jardin de la Perrine. Ce parc sur les hauteurs de la ville est une véritable bulle de verdure. Je flâne sous les grands arbres, entre les allées fleuries et je profite de la vue imprenable sur la vieille ville, le château et la rivière en contrebas.
Je redescends ensuite vers la Mayenne, qui traverse la ville avec nonchalance. Sur les quais, une nouvelle adresse attire mon attention : Le Ravito. Un restaurant récemment rénové à côté de la superbe Basilique Notre Dame d’Avesnières, au concept simple et terriblement efficace.
Pas de carte à rallonge : une poignée de plats, cuisinés en direct avec des produits de saison. Les assiettes sont justes, pleines de saveurs, et racontent une cuisine sans triche, locale et élégante. On y mange bien, on s’y sent bien. Ouvert il y a peu, j’ai l’impression que c’est déjà « the place to be » à Laval, et surtout l’adresse parfaite pour ceux qui aiment les bonnes choses sans chichi !
Après le repas, je poursuis ma découverte en longeant la rivière, en bateau. Avec mon pote Mathieu qui m’accompagne pour ce reportage, nous prenonons ensuite la direction de la Halte Fluviale de Laval, où l’on peut louer des bateaux électriques sans permis. En quelques minutes, me voilà capitaine d’un petit bateau silencieux, glissant doucement sur la rivière. Naviguer ici, c’est vivre la Mayenne autrement, depuis son cœur, au ras de l’eau.
Au fil du courant, je découvre les berges sous un autre angle : les reflets des arbres dans l’eau, les hérons qui s’envolent à mon passage, les petits jardins discrets qui bordent la rivière. On passe même des écluses encore gardées manuellement par des éclusiers, toujours prêts à discuter ou à donner un coup de main avec le sourire. C’est un petit voyage dans le voyage, ponctué de passages de niveaux qui donnent l’impression de traverser des étapes tranquilles, presque méditatives.
Loin du bruit, loin de l’agitation, cette balade sur l’eau offre une vraie pause, une façon douce de s’imprégner du rythme de la Mayenne. On oublie le temps, on se laisse porter.
À seulement quelques kilomètres de là, à L’Huisserie, je tombe sur un autre lieu plein de charme : Maison Marguerite.
La Maison Marguerite :
Nichée dans une ancienne maison éclusière à Port-Rhingeard, en face de l’abbaye du Port-Salut d’Entrammes, il s’agit d’un petit havre au bord de l’eau. Probablement mon coup de coeur de ce séjour… Guinguette moderne tenue par deux soeurs, terrasse en bois, ambiance décontractée, accueil vélo, produits locaux, cuisine maison, animations culturelles…
Ici, tout respire la convivialité et la créativité. On paie sa nuité au lit (comme dans les refuges de montagne) et on nous laisse les clés en toute confiance pour la nuit. Un endroit où l’on s’attarde, où l’on revient, et qui donne envie de prolonger le moment encore un peu même quand on est seulement de passage à pied ou à vélo…
Après une belle nuitée au bord de l’eau, bercés par le calme et les remous proches du chemin de halage, on reprend doucement la route à pied, à quelques minutes de là, en direction de la fromagerie d’Entrammes. Ici, tout sent bon le savoir-faire paysan, la passion du bon produit et la fierté d’un terroir bien vivant.
On y fabrique des fromage d’Entrammes, au lait cru bio issu de la cooérative, au goût doux mais de caractère, un peu à mi-chemin entre le reblochon et le saint-nectaire. Il sont affinés sur place, dans des caves où l’on ressent tout le soin porté à chaque meule…
La boutique propose aussi d’autres pépites locales : beurre fermier, crème, yaourts, mais aussi des produits d’artisans de la région. On repart avec quelques douceurs dans le sac, ravis de faire le plein de bons produits, et surtout de soutenir un projet coopératif qui donne du sens à ce qu’on mange.
La ville de Mayenne
On reprend la route, direction le nord, pour rejoindre la ville de Mayenne (oui, comme le nom du département). Ici, le rythme ralentit encore un peu… On se gare facilement, on marche tranquillement dans les ruelles du centre, et très vite, on sent cette ambiance apaisante propre aux petites villes où le temps semble moins pressé.
Depuis le pont qui enjambe la rivière, la vue est superbe : le château carolingien, l’un des plus anciens d’Europe, se dresse fièrement, entouré de toits d’ardoise et de façades anciennes qui se reflètent dans l’eau. Une vraie carte postale. On prend le temps de s’imprégner du lieu, de flâner un peu au bord de l’eau, et de se laisser porter par la douceur des lieux.
Pour la nuit, on pose nos sacs à la Villa Medena, un nouvel hébergement situé en plein cœur de ville. Deux chambres seulement, finement décorées avec goût et simplicité. Le genre d’adresse confidentielle qu’on se refile entre voyageurs.
L’accueil est chaleureux, attentionné, et pour ceux qui veulent vraiment se détendre, un spa privatif est accessible en option. Un petit cocon urbain, parfait pour rayonner dans la ville… ou simplement profiter du calme et du confort, le temps d’une parenthèse.
À la conquête de l’Armorique
On quitte les rives paisibles de la Mayenne pour prendre un peu d’altitude, direction Pré-en-Pail-Saint-Samson, aux portes du Parc naturel régional Normandie-Maine. Ici, le paysage change du tout au tout : place aux collines boisées, aux lignes plus marquées, à un relief qui casse enfin l’horizon. C’est une autre Mayenne qui se dévoile, plus brute, plus sauvage.
On chausse les chaussures de rando pour s’élancer sur le sentier balisé À la conquête de l’Armorique, une boucle de 7 km qui nous emmène à travers forêts et landes à la découverte des fameuses landes de la Corniche de Pail.
On passe ensuite au fameux Mont des Avaloirs, point culminant du Grand Ouest à 417 mètres d’altitude. Là-haut, une plateforme panoramique nous attend, perchée sur un belvédère en métal. La vue est à couper le souffle : par temps clair, on aperçoit même les Alpes mancelles. Au sol, une grande fresque circulaire nous invite à lire le paysage autrement, à comprendre ce territoire façonné par le temps.
Après l’effort, place au réconfort. On s’arrête au Comptoir de Pré-en-Pail. C’est à la fois une épicerie, un bistrot, une petite cantine, un bar et une boutique. On y mange des plats simples et faits maison, souvent avec des produits du coin, et on peut repartir avec quelques spécialités locales sous le bras. Ici, on sent que tout est pensé pour valoriser les producteurs du coin, dans une ambiance conviviale et sans prétention…
Après l’ambiance sauvage et les reliefs de Pré-en-Pail, cap sur le Domaine des Pierres Jumelles à Sainte‑Gemme‑le‑Robert. Ce lieu est bien plus qu’un simple hébergement : c’est un véritable projet d’éco-tourisme fondé sur une équitation éthique.
Frédéric Bonnand cherche ici à faire découvrir la beauté d’un environnement préservé à travers le lien entre l’homme, le cheval et la nature. Sur place, il propose des balades à cheval, des randonnées éthologiques, des promenades en poney ou même des randos à la journée (le tout accessible à tous les niveaux)… le prix d’une balade de deux heures débutant autour de 35 €.
L’idée est de prendre le temps, de se reconnecter : débuter par la préparation du cheval, sentir ce lien se tisser, puis partir au pas à travers un bocage vallonné, sur des chemins creux où la nature se laisse observer.
Au détour d’un champ, on rejoint d’abord la hutte amérindienne du Domaine des Pierres Jumelles, (appelée aussi wigwam) pour un repas partagé avec les propriétaires et les enfants. Le décor est brut, l’accueil sincère.
Après le repas, on file gravir la butte du Montaigu, cette colline située non loin de là qui culmine à 291 m et se détache clairement sur l’horizon des Coëvrons. Arrivés au sommet, la chapelle construite en 1402 nous accueille dans un silence ancien. À ses pieds, les ruines d’un ancien ermitage rappellent les pèlerins d’autrefois, accueillis par un four à pain et un cellier dans ce lieu de recueillement.
On attend le coucher du soleil. La lumière du soir joue avec les pierres, embrase les vitraux modernes et transforme la silhouette de la chapelle en une peinture vivante. Sous nos yeux, s’étend un panorama splendide sur les Coëvrons, ces collines boisées de bocage et de vallée, aux lignes douces mais profondes, baigné d’une lumière dorée, à la fois intime et épique. C’est un beau moment que nous vivons là et je te conseille définitivement cet endroit pour profiter du coucher de soleil, si tu passes dans le coin.
Je rejoins ensuite la hutte au Domaine des Pierres Jumelles. Elle nous offre un confort spartiate : un lit, un matelas, une petite table de nuit bricolée… rien de luxueux, mais tout ce qu’il faut. La toile mérite peut-être un petit coup de propre, mais c’est mon côté maniaque qui parle… Ce que je cherchais ici, c’était une nuit au plus près de la nature, dans un endroit brut et vivant. Pari réussi. Je passe une nuit sous les étoiles absolument délicieuse. C’est une adresse idéale pour les randonneurs ou les voyageurs en autonomie. Si toutefois tu cherches une escapade romantique très confortable, il vaut peut-être mieux opter pour un hébergement plus « cosy ».
Après une nuit paisible dans la hutte amérindienne, on se met en route vers Saulges, petite cité de caractère nichée dans la vallée de l’Erve, au cœur d’un paysage sculpté par la géologie et le temps. Ce site, surprenant dans la douceur mayennaise, évoque presque les Causses ou le Périgord, avec ses falaises calcaires travaillées par l’eau.
On entame ensuite le circuit de l’Oratoire (8,5 km / 2H30), une boucle jalonnée de panoramas sur ce décor étonnament vertical et apaisé à la fois.
L’Oratoire de Saint‑Cénéré, là où une source est censée avoir jailli au VIIᵉ siècle, offre un moment de pause touchant en bord de rivière. Ces panoramas rocheux m’évoquent tellement les terres de mon enfance, où les rivières creusaient des creux, façonnant des falaises et des replis que je croyais oubliés. Ici, c’est la même magie : petites falaises calcaires, végétation discrète, et l’eau qui murmure entre les pierres.
Sur ce chemin, on ressent que la vallée a porté les ancêtres et des grottes ornées y confirment d’ailleurs une présence humaine remontant à plusieurs dizaines de milliers d’années.
Après cette denière balade, retour à Laval au cœur des nouvelles Halles, tout récemment inaugurées. Imagine un espace vaste et lumineux, rythmé par des stands raffinés où l’on redécouvre les saveurs régionales. On y trouve de tout : des étals de fromages affinés, du poisson, de charcuteries artisanales, des fruits et légumes du coin, des pains tout juste sortis du four, et même des créations sucrées aussi belles que savoureuses. L’ambiance est vivante entre discussions posées avec les producteurs, découverte de produits de qualité, et appétit qui se fait sentir.
C’est le moment parfait pour remplir un dernier sac de trésors du terroir, quelques douceurs, une bouteille de cidre, peut-être un petit fromage à savourer plus tard avant de prendre le train. On sent dans l’air le retour imminent, mais aussi la satisfaction d’avoir vécu un voyage sincère, riche de paysages, de rencontres et de dégustations. Bientôt, on se retrouve en chemin, direction Paris, puis Bruxelles, le cœur encore tout chargé de la douceur mayennaise…
Conclusion
Je repars avec de belles images en tête : une rivière calme au petit matin, la chaleur d’un accueil autour d’une table simple, le vent léger sur un belvédère, le goût d’un fromage encore tiède de cave. Ici, rien n’a cherché à m’éblouir, et pourtant tout m’a plu. La Mayenne est une terre qui ne force pas l’attention, mais qui, si on lui offre du temps, sait se dévoiler dans toute sa richesse. Et en montant dans le train, je me dis que ce sont souvent ces destinations discrètes qui laissent les souvenirs les plus durables…
Plus d’infos sur la région:
www.enpaysdelaloire.com
Cet article a été rédigé en collaboration avec la région Pays de la Loire et Mayenne Tourisme.
Merci à eux pour leur confiance. Mes propos restent cependant (et comme toujours) libres et sincères.
Merci également à Tirza pour la mise en relation et Lucie pour sa disponibilité et l’organisation de ce voyage.