L’Ardenne est une région particulièrement intéressante pour celui ou celle qui recherche un terrain d’aventure rempli de charme. Sans proposer des reliefs ultra marqués, ces terres remplies de légendes et de mythes fondateurs sauront satisfaire les plus curieux d’entre nous avec un panel d’activités et de richesses naturelles.
Entres les sombres et mystérieuses forêts, les fonds de vallons humides, sur un lac qui n’a rien à envier aux vastes étendues canadiennes ou lors de rencontres improbables au détour des sentiers, j’ai de nouveau été littéralement comblé !
Accompagnés d’autres blogueurs dans le cadre d’un accueil organisé par ‘Visit Ardenne”, le tout est couronné par la découverte d’un terroir authentique, d’une soirée autour du feu bercé par le brame du cerf et d’une nuit sous tente…
Laissez-moi vous raconter un week-end à la découverte des trésors de l’Ardenne…
L’Ardenne enchanteresse
Terres de légendes
À ses origines, le massif forestier ardennais était protégé par la fée et déesse Arduinna. En effet les Celtes vénéraient déjà les éléments comme un trésor naturel en incluant la forêt, dont Arduinna était la protectrice. Par la suite, les Romains virent alors en cette divinité la déesse de la chasse et de la forêt… La terre ardennaise a donc enfanté de nombreuses et précieuses légendes transmises de générations en générations.
Et si on fait un peu marcher notre imagination, chaque pas au cœur de ces mystérieuses contrées vous transporte dans une autre époque…
Le moindre rayon de soleil est selon moi l’opportunité d’immortaliser avec humilité une ambiance unique qui vous rappelle le mysticisme permanent qui règne en ces lieux. C’est alors l’occasion d’apercevoir une sorte de “portail” imaginaire vers un autre monde.
L’enchantement se fait naturellement…
Une nature inédite
Mais l’aventure commence quand j’emprunte les sentiers au départ de Pisserotte, un hameau du Plateau des Tailles. Cette partie du massif ardennais dont le point culminant est la Baraque de Fraiture (652m) est une de mes régions préférées en Belgique !
Écologiquement, elle présente de nombreuses caractéristiques identiques à celui des Hautes Fagnes, situé à une trentaine de kilomètres plus à l’est. C’est pour vous dire la richesse du milieu et la beauté de cette nature sauvage et relativement bien préservée notamment grâce à de nombreux programmes et autres initiatives environnementales de protection / restauration que je salue…
J’espère donc profiter de cette belle journée pour tenter d’observer discrètement la faune locale et qui sait, entendre bramer le cerf assez présent dans le secteur.
Voici le tracé de la randonnée qui comptabilise environs 18 kilomètres. Elle se fera en plus ou moins 6 heures avec les pauses. Il est important de ne pas sortir des sentiers afin de ne pas se retrouver dans une zone protégée ou privée. N’oubliez pas également de respecter les indications (obligatoires) concernant la chasse, la période étant maintenant ouverte.
En descendant vers Dinez, cette jolie randonnée offre une belle palette de panoramas sur la région…
Elle propose en effet une alternance de passages forestiers, de fonds de vallons humides et tourbeux, de plateaux dégagés et de vastes sapinières d’une impressionnante linéarité. Bienvenue dans les cathédrales de pins…
L’émerveillement au détour d’un sentier
Pendant la pause de midi, nous entendons au loin un son familier et reconnaissons avec surprise le brame d’un cerf. Il se rapproche et semble juste derrière la sapinière… La forêt se réveille !
Curieux, je n’hésite pas une seconde à aller “à l’affût” afin de tenter d’observer le spectacle. Les autres me suivent et nous avançons discrètement vers ce que nous pensons être la direction d’un éventuel animal. Pas à pas le terrain se dévoile et je finis pas apercevoir le bout des bois du cervidé. Je suis littéralement émerveillé : c’est un moment magique que d’observer un cerf brouter avec ses biches, en pleine journée et totalement “à découvert” !
Je profite de l’instant pour prendre quelques images avant de voir s’éloigner la harde : nous sommes repérés par les trois biches. La discrétion est primordiale pour observer des animaux sauvages, surtout en période de reproduction. En effet ceux-ci étant dans une période charnière de leur vie, il est important de garder ses distances afin de ne pas le perturber.
À partir du moment où l’on est vu, c’est selon moi déjà trop tard. Peut-être avons-nous été un peu trop précipités cette fois-ci ? Il est intéressant se remettre en question de temps en temps… 😉
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises…
À peine quelques minutes après la reprise de la marche, nous croisons un chat sauvage ! C’est la première fois que j’en aperçois dans la nature. Je n’ai malheureusement pas le temps de le prendre en photo. Il en va de même pour la harde de sangliers qui traverse notre route un peu plus loin sur les hauteurs de Dinez ou une autre biche que nous surprenons dans les feuillus.
C’est juste magnifique et cela prouve bien que la zone est encore assez isolée, mais surtout préservée et riche…
https://www.instagram.com/p/BZYg7cVlFb0/?hl=fr&taken-by=trekkingetvoyage
Fin de journée, nous arrivons à “notre” aire de bivouac pour y passer la soirée et nuit…
Force et paix
Ces deux mots résonnent en moi comme des valeurs définitivement plus évidentes à comprendre quand je suis au cœur de la nature et autour d’un feu de camp réconfortant. J’adore cette sensation de bien-être et de sécurité au cœur de l’Ardenne dont je ne me lasse pas, avec comme seul fond sonore les crépitements des braises chaudes et hypnotisantes…
Les aires de bivouac proposées par Escapardenne sont une aubaine pour les randonneurs et autres usagers en itinérance (cyclistes et cavaliers). Elles permettent en effet d’allumer un feu et de poser sa tente légalement dans cette jolie région. Car pour rappel il est interdit de camper n’importe ou en Belgique. Celle de Les Tailles que nous utilisons se trouve aux abords du GR15 qui relie Monschau (Montjoie) à Martelange et que nous avons en partie emprunté pendant la journée. Sur le tracé de l’itinéraire, elle si situe au kilomètre 12.
L’endroit est très joli mais se situe proche du village et est malheureusement assez prisé par des utilisateurs peu scrupuleux qui confondent camping et aire de bivouac. L’accès est pourtant formellement interdit aux véhicules. Mais cette-fois ci, pas de mauvaise surprise : nous partageons la flambée avec une famille et d’autres randonneurs et passons un moment très agréable.
Martin Dellicour, un photographe et amoureux de la région, viendra nous rejoindre pour papoter avec nous autour du feu. Si vous aimez les photos de nature, allez jeter un coup d’œil sur son site ou sa page facebook : ses clichés sont tous plus beaux les uns que les autres… Au détour d’une conversation intéressante le concernant, le roi de la forêt se fait de nouveau entendre. Je ne me lasse pas d’entendre ces tonalités graves tout droit venues des confins de la forêt. C’est encore un moment unique…
En voici un exemple (capté quelques jours plus tard)…
https://www.facebook.com/trekkingetvoyage/videos/1763846336982421/
Je profite de l’ambiance particulière pour m’adonner à quelques exercices photographiques. Le ciel est totalement découvert et je ne sais pas si c’est parce que je n’avais jamais vraiment regardé avant, mais pour la première fois en Belgique j’aperçois la voie lactée !
Je fini par rejoindre ma tente pour m’endormir avec comme fond sonore la combustion des dernières bûches et le brame des cerfs situés dans le vallon voisin. Un moment unique que je n’oublierai pas de si tôt…
Liberté et sérénité
Le lendemain, nous plions nos tentes et achevons notre boucle pour rejoindre nos voitures et prendre ensuite la direction du Lac de Nisramont. D’une superficie de 47 ha et situé à une dizaine de kilomètres de là, il propose un plan d’eau magnifique au cœur de l’Ardenne sur lequel on peut naviguer en kayak ou bateau gonflable.
Le tour du lac d’environs 14 kilomètres est également réalisable à pied, en passant par de jolies crêtes. Nous empruntons une partie de celui-ci sur environs 5 kilomètres avant de gonfler nos “packrafts”.
Je vous avais déjà parlé du packraft dans des précédents articles : il s’agit d’un petit bateau gonflable qui tient dans le sac à dos. Pesant à peine 3 kilos avec les pagaies démontables, il permet de randonner aisément et de se mettre à l’eau quand on le souhaite…
Comment je gonfle le bateau ? Avec un sac léger que je remplis et dont j’expulse l’air dans le canoë connecté. Après quelques mouvements, le bateau peut se mettre à l’eau et je n’oublie pas de ranger mes affaires dans un sac imperméable. Tout est prévu ! Le but : pouvoir l’emmener partout avec vous, sans limites…
La sensation de liberté et de confort sur cette petite embarcation est juste enivrante ! Imaginez alors les possibilités d’aventures qu’offre ce système novateur… Inspirez et ressentez cette sérénité, le plaisir de se laisser aller sur une rivière au gré du courant après une jolie randonnée…
Si vous avez envie de tester ce genre d’aventure, Pack and Raft propose des journées mêlant rando et packraft. Luc se fera un plaisir de vous faire découvrir son activité à travers les reliefs escarpés et les méandres du Parc naturel des deux Ourthes.
Attention, une fois qu’on y a goûté, on ne sait plus s’en passer. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de faire l’acquisition d’un bateau début de cet été ! Et je pense que je ne serai pas le dernier…
Terroir et confort
Après cette excursion en packraft, nous allons découvrir la brasserie “Les 3 fourquets” qui brasse notamment la célèbre Lupulus.
C’est l’occasion de découvrir une entreprise familiale bien ancrée dans la région qui propose des bières de qualité “brassées en respectant scrupuleusement les traditions mais néanmoins dotées de touches olfactives et gustatives tout à fait uniques et nouvelles, dans des équipements modernes.” Mon choix se porte sur la délicieuse fruitée “Fructus” savourée à sa juste valeur en compagnie du sympathique Julien, notre guide du jour qui n’est autre que le parton des lieux 🙂
J’ai également logé au très joli hôtel “Le Val de Poix”, situé en plein cœur du Grand massif forestier de Saint-Hubert et entouré de forêts légendaires, au centre du hameau de Poix Saint-Hubert. Il propose une cuisine traditionnelle bistronomique “à prix courtois” dans son restaurant Les Gamines.
C’était délicieux… 🙂
Vidéo commentée
Je terminerai cet article avec LA vidéo commentée du séjour 🙂 à partager sans modération !
https://www.facebook.com/trekkingetvoyage/videos/1767871309913257/
Ce séjour au cœur de l’Ardenne belge a été proposé par Visit Ardenne dans le cadre d’un premier accueil de blogueurs “Ambassadeurs de l’Ardenne” dont je fais dorénavant partie. Merci pour la confiance accordée et pour ce joli séjour dans une région que je continuerai d’explorer avec plaisir. *
Merci finalement aux collègues et copains blogueurs avec qui j’ai passé un agréable moment : Alice du blog Tippy, Pauline alias Madame Bougeotte, Fred et Karl de Yummy Planet et Aurélie et Julien des Sentiers du Phoenix.
* Les propos de cet articles reflètent mon ressenti et je garde (comme toujours) la totale liberté et sincérité de ceux-ci.