Si randonner dans une France méconnue au cœur du massif ardennais, découvrir une région surprenante et ponctuer ta journée avec un petit bivouac à la belle étoile t’intéresse, mon petit doigt me dit que cet article va beaucoup te plaire… Je te laisse découvrir la suite 😉

Ah l’Ardenne ! Que j’aime l’authenticité et l’ambiance particulière de ses denses forêts, ses mystérieuses rivières aussi, sans oublier ses panoramas inattendus ou son folklore remarquable… Jamais je pense je ne me lasserai de cette région qui fut le principal décor de mes jeux d’enfant et dont je suis d’ailleurs fièrement ambassadeur, en collaboration avec Visit Ardenne qui oeuvre pour le développement de cette région transfrontalière. Car c’est depuis 2014 qu’à travers mes nombreuses publications je te donne mes bons plans avec passion pour découvrir cette destination qui mérite franchement le détour !

Mais la partie partie belge du massif que j’apprécie particulièrement arpenter lors de mes escapades n’a pourtant rien à voir avec la région dont je vais te parler dans cet article. La proximité et la consonance du massif belge et celui des « Ardennes » est d’ailleurs parfois l’origine de quelques confusions…

À RETENIR :

Pour faire simple, on parle de l’Ardenne pour désigner la région naturelle belge, française, luxembourgeoise et allemande située à l’est de la Meuse et de la Sambre et limitée au sud par les plaines de Lorraine et de Champagne.

L’Ardenne belge est quant-à-elle la partie de l’Ardenne située en Belgique dans le sud de la Région wallonne.

Les Ardennes ou le département des Ardennes est une division administrative française faisant partie de la région Champagne-Ardenne.

Légende ardennaise

Bogny-sur-Meuse

C’est du côté de Monthermé, une commune française située dans le département des Ardennes, que nous démarrons notre microaventure. Depuis Liège ou Bruxelles, il y a à peine 2h de route. Depuis Namur ou Arlon, 1h20. Quand je te dis qu’il n’y pas besoin d’aller loin pour voir de belles choses… Attends, tu vas voir ! 🙂

Je suis cette fois en compagnie de Maxence, un réel amoureux de nature et de randonnée qui n’a pas hésité une seconde à m’accompagner quand je lui ai parlé d’aller randonner et bivouaquer dans cette région qu’il ne CONNAISSAIT pas.

Notre point de départ est le parking situé au pied de la statue du « Cheval Bayard et des 4 fils Aymon » de Bogny-sur-Meuse (en haut de la « rue du Château »).

Dessin (gravure) de Guillaume Boonen – XVIe siècle

Le cheval Bayard est à l’origine de la plus fameuse des légendes ardennaises et est aussi une figure importante du folklore. On le retrouve notamment dans une chanson à gestes ou dans de titre de nombreux sites portant le nom de Bayard (comme le rocher à Dinant qui selon la légende aurait été fendu par un coup de sabot du cheval).

Né de l’amour d’un dragon et d’une serpente, Bayard est l’animal magique des quatre fils du duc Aymon, prince des Ardennes. Ceux-ci furent jadis chassés par les armées de l’empereur Charlemagne qui souhaitait venger la mort de son neveu blessé mortellement par l’aîné des frères… Le puissant cheval a porté les quatre fils jusqu’au fin fond des forêts ardennaises. Les rochers saillants, sur les hauteurs de Bogny-sur-Meuse, ont l’allure des quatre cavaliers sur un cheval au galop et sont devenus le souvenir presque éternel souvenir de l’épopée dans la région.

Depuis le parking, il y a environs 150 marches à franchir et un sentier aménagé pour arriver à l’esplanade et puis à la statue dominant Bogny-sur-Meuse. Un sentier de randonnée monte ensuite vers le rocher Bayard au sommet de la colline séparant la vallée de la Meuse de celle de la Semoy.

Le rocher est censé représenter le cheval légendaire. Faut un peu chercher… 🙂 En quelques minutes, on a l’impression de franchir des passages alpins !

Les sons de l’ambiance citadine et de l’activité métallurgique de la vallée de Meuse nous rappellent cependant que nous sommes bien en Ardennes !

S’en suit une série de passages plus ou moins aériens nous permettant de franchir les 4 rochers suivants: les 4 fils Aymon. Encore une fois, l’imagination est requise. Mais ils sont là !

Nous traversons ensuite Monthermé en quelques minutes (ainsi que la Semoy qui vient s’y jeter dans la Meuse) pour remonter vers la réserve de l’Halliou via un sentier raide entre les maisons. Celui-ci nous permet de retrouver les hauteurs du village et de rencontrer la trace du GR 12 C. Il s’agit du « sentiers du fer, du schiste et de la forêt ».

BON PLAN :

Si tu as le temps, n’hésite pas à aller découvrir les jolis points de vue situés sur les hauteurs de Monthermé qui permettent d’apprécier la boucle de la Meuse. Le point de vue de la “Roche à 7 heures” ou le sommet de la Longue Roche (un grand morceau de schiste vertical dominant le village) sont particulièrement intéressants.

Maxence n’a peur de rien et se ravitaille en eau. Une pastille de chlore est cependant conseillée.

Nous continuons ensuite vers la Maison Forestière des Cerceaux avant de passer par une ancienne carrière. C’est dans ces « Hauts » que vivaient jadis les habitants tout en subvenant à leurs besoins grâce à l’élevage, la culture et l’exploitation de la forêt.

Nous découvrons ensuite avec étonnement le lieu-dit de Roc la Tour
où nous allons passer la nuit.

Maxence face aux vallons ardennais…

Il s’agit d’un site naturel classé situé à 400m d’altitude au cœur de la forêt domaniale de Château-Regnault. Il se caractérise par d’impressionnantes colonnes de quartzite qui seraient les vestiges d’un hypothétique « château du diable ».

Vue du dessus (drone)

Je tombe directement amoureux de l’endroit et je sens que je vais y passer une merveilleuse nuit. Non seulement parce que je sais qu’il ne pleuvra pas mais aussi parce que l’endroit est magnifique et respire la tranquillité, pour ne pas dire sérénité

Le site (utilisé aussi par les grimpeurs) n’est cependant pas adapté au camping sauvage et même si il y a une poubelle près d’un rocher, il conviendra de rester discret et surtout ne laisser aucune trace de son passage. Faire un feu est également interdit. Je compte vraiment sur toi !

Henry, un ancien grimpeur qui profite du paysage… et nous tape la causette.

Les dernières lumières de cette belle journée
nous offrent des moments contemplatifs uniques…

Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas passé d’aussi jolis instants en randonnée.

Nous optons pour une nuit à la belle étoile sur un rocher bien plat.
Nous sommes sûrs de notre coup et avons l’habitude de ce genre d’endroit pour passer la nuit…

Le choix ne sera cependant pas judicieux si tu bouges la nuit ou que ton matelas n’est pas isolé et/ou confortable. Le froid et la dureté de la roche peut en effet faire d’une nuit un véritable cauchemar. Veille donc à trouver un endroit sécurisé, fiable (éloigné du vide) et à l’abris du vent.

Les prévisions météos sont excellentes
et la température annoncée en fin de nuit est de -4°c.

Je sais que mon sac de couchage Forclaz TREK500 0° Light et mon matelas de randonnée Forclaz TREK500 conviendront parfaitement pour cette fois. Il est cependant important de vérifier son matériel et la météo avant de se lancer, au risque de grelotter toute la nuit ! Si tu souhaites connaitre mes conseils pour un bivouac au top, fonce lire cet article. 🙂

created by dji camera

Tu le sais peut-être, je suis devenu ambassadeur rando/outdoor pour la marque Décathlon Belgique qui propose régulièrement des nouveaux articles de randonnée innovants et d’une qualité remarquable. Si je crois en la marque et ses valeurs, c’est parce que j’ai souvent l’occasion de tester leur matériel et je suis intimement persuadé qu’elle peut convenir à plusieurs profils d’utilisateur et à différents niveaux d’exigences.

J’entends parfois dire que la marque propose « du low-cost de moindre qualité »… J’ai un peu du mal avec ce genre de propos facile et gratuit car c’est simplement faux.

La marque propose justement une gamme complète et variée allant de l’entrée de gamme (certes moins performante) aux produits plus techniques et absolument impressionnants de qualité, le tout à des prix démocratiques !

Il est temps de nous préparer un petit festin à base de produits locaux achetés le matin même avant de profiter de la chaleur d’un bon thé et d’un ciel extraordinaire !

Je suis comme un gamin à l’idée de photographier Maxence observant le ciel du haut de son rocher. C’est con mais là tu vois, je me sens super bien. Il m’en faut peu certes… mais c’est ça qui est bon !

La nuit est bonne et nous ouvrons les yeux au son des chants des oiseaux et à l’apparition des premiers rayons du matin. Celui-ci est glacial et je ne peux m’empêcher de me réchauffer avec quelques gorgées de Génépi (le palais uniquement, car l’alcool a justement un effet inverse sur l’organisme). Je sais, j’exagère…

Après avoir refait nos sacs et vérifié de ne rien laisser derrière nous, nous continuons notre randonnée en redescendant vers le site d’escalade de la Roche aux Corpias près de Tournavaux.

Nous rejoignons ensuite les abords de la belle Semoy
qui nous conduit jusqu’à Monthermé.

Une fois le village passé, nous remontons vers la colline du cheval Bayard explorée la veille et redescendons tranquillement vers le parking.

Il s’agit d’un itinéraire facile à faire en deux petites journées de randonnées si tu comptes bivouaquer à Roc la Tour.

Un peu court pour certains marcheurs, il conviendra cependant parfaitement à ceux qui veulent être à l’aise et privilégier l’exploration de certains des sites traversés (paysages sur les hauteurs de Monthermé, ancienne mine, Roc la Tour, Roche aux Corpias).

Veille cependant à ne pas commettre d’imprudence et ne pas t’approcher trop près du vide. Je décline toute responsabilité en cas d’accident 😉

Tracé GPX de la randonnée

A télécharger ici | 16,7 km en boucle | 560 m D

Tu peux utiliser et charger ce fichier .GPX dans une application de smartphone gratuite de navigation outdoor comme Openrunner ou Visorando, pour ne pas les citer. C’est facile et efficace à condition d’avoir un téléphone capable de tenir la journée et possédant une balise GPS.

Mon matériel photo

Parce que de nombreux lecteurs me demandent avec quel(s) appareil(s) je réalise mes reportages…

Lumix GX8 + Panasonic Leica 25mm F/1,4 + Panasonic LUMIX FZ300 F/2.8



Cette microaventure a été soutenue par Decathlon Belgium qui a généreusement fourni le matériel. Mes propos restent cependant (et comme toujours) libres et sincères.

Article précédent5 jours à la découverte du Vercors
Article suivantDécouvertes et microaventure dans les Hautes Fagnes
Maxime
Je suis Maxime, l'âme vagabonde derrière les récits de « Trekking et Voyage », une oasis pour les amoureux de randonnée, les assoiffés de voyages plus ou moins lointains et les fervents adeptes du plein air. J'ai toujours été passionné des immensités sauvages, des murmures de la nature et des aventures qui transforment l'âme. Tout en étant un épicurien qui savoure la vie à pleines dents, je te partage ici mes récits et mes coups de cœur. L'idée d'être une source d'inspiration et de partage d'expériences me plait, surtout quand les mots sont choisis pour leur vérité et leur utilité. Bonne lecture ! "Happiness is only real when shared" (Christopher J. McCandless dit « Alexander Supertramp »)