La ville de Bouillon est principalement connue pour son château fort et son riche passé historique. Mais elle a de nombreuses autres choses à nous faire découvrir… Avec des randonnées sportives aux panoramas somptueux, une surprenante balade en Segway, une bonne dose de terroir et une nuit agréable dans une chambre d’hôtes typique, ce séjour au cœur de l’Ardenne et des méandres de la Semois fut pour Alex et moi rempli de belles surprises, malgré une météo grisonnante.
Bouillon
Situons d’abord notre point de départ : Bouillon. Cette ville francophone est située dans la province de Luxembourg, au sud de la Belgique, dans la commune du même nom. La frontière française se trouve à moins de cinq kilomètres à l’ouest et au sud.
Bertrix, Bouillon et Paliseul sont les trois communes sur lesquelles s’étend le Pays de Bouillon.
Entourée d’un massif forestier important dont les chênes et les hêtres occupent le plateau de Menuchenet et les versants pentus des affluents de la Semois, la commune de Bouillon que nous avons en partie parcourue offre une soixantaine de points de vues spectaculaires comme le Belvédère, le Tombeau du Géant ou les crêtes et le panorama de Frahan pour ne citer qu’eux.
Le premier que nous avons visité fut d’ailleurs le Belvédère dominant la ville, que nous avons accédé par le sentier Hunin vers la côte d’Auclin.
En arrivant au-dessus, nous avons eu droit à un chouette panorama de la ville avec comme fond sonore le chant des oiseaux et le son des cloches de l’église Saints-Pierre-et-Paul.
Nous avons ensuite continué à droite sur le tracé de la Transardennaise qui nous a offert une belle rencontre, celle d’un faucon en chasse !
Nous avons ensuite bifurqué à gauche pour redescendre vers la Semois et le GR16.
Nous sommes ensuite passés devant l’abbaye Notre-Dame de Clairefontaine, aussi appelée plus communément Abbaye de Cordemois.
La communauté des sœurs cisterciennes y produit et vend dans son magasin d’abbaye du pain, des biscuits et fromages. Mais aussi des objets en céramique, peintures sur soie et autre artisanat créatif. Il était malheureusement clos lors de notre passage.
Nous continuons notre chemin en suivant toujours le GR16 qui nous ramène tout doucement vers la côte d’Auclin du départ et nous fait achever ainsi cette belle petite boucle de 8 kilomètres, de quoi remplir cette matinée en incluant la pause de midi sacrée dans nos hamacs… 🙂
Après être de nouveau redescendus le long de la Semois, nous passons sur le pont de la Poulie de style gothique et qui date de 1935. Il est représentatif du style gothique avec ses voûtes en arc brisé caractéristique.
Nous achevons l’itinéraire en passant sous les bastions du Dauphin et de Bretagne, datant du XVIIème siècle et reliés par d’anciens remparts dont il ne reste que quelques témoins sur le Boulevard Heynen.
Voici notre tracé :
Découverte du Segway
Après cette belle matinée de promenade dans les alentours de Bouillon, nous avions rendez-vous avec Hans à Sensenruth. Il est le propriétaire du ‘Ti ‘Bou de Refuge, une ancienne ferme typique du 19ème transformée en gîtes et chambres d’hôtes, complètement rénovée dans ce village ardennais proche de Bouillon.
Ce petit havre de paix nous a tout de suite séduits, nous y avons testé le Segway, une des nombreuses activités proposées par Hans.
Nous y avons également logé et passé un agréable séjour, mais je vous parlerai de tout cela plus en détails prochainement dans un futur article ! 😉
Après une belle journée, nous sommes allés manger à la « Vieille Ardenne », une petite brasserie typique située en plein centre de Bouillon.
Qualité des produits, ambiance et terroir, viande locale maturée et cuite sur pierre de sel… un délice ! 🙂
La fin de soirée sera ponctuée par une dégustation de bières locales et d’un délicieux breuvage que l’on peut trouver uniquement au ‘Ti ‘Bou de Refuge !
A la découverte des crêtes et des panoramas de la Semois
Le lendemain, nous prenons la voiture et faisons une escale par Botassart pour aller à la découverte du fameux point de vue du Tombeau du Géant. Malgré un ciel gris, nous apprécions ce moment…
La légende raconte qu’il s’agit d’un sarcophage de verdure abritant les restes d’un géant trévire (les Trévires étaient un peuple celte du groupe belge, localisé dans l’est de Gaule), qui refusant d’être prisonnier des romains après la bataille de la Sambre et qui a préféré se jeter dans le vide plutôt que d’aller mourir dans les arènes du Colisée…
Nous continuons ensuite vers Poupehan qui sera notre point de départ.
Après une brève montée en haut du village, nous arrivons sur le chemin des Faloises que nous continuons jusqu’à la variante du GR16, la promenade des échelles de Rochehaut.
Cette variante est sympathique mais réservée aux marcheurs qui ont le pied sûr. Sans difficulté réelle, le sentier est cependant de temps à autre accidenté, aérien mais surtout glissant par temps de pluie ou de gel. Je le déconseillerai donc avec des enfants de moins de 12 ans…
Certains passages nécessitent d’emprunter des échelles dernièrement rénovées en galvanisé et inox. Le sac passe tout juste dans les grands anneaux de sécurité. Ça dénote un peu dans le paysage mais c’est nécessaire afin de parcourir le sentier en sécurité, sans équipement spécifique.
Cette variante qui domine la Semois offre aussi de chouettes points de vue !
Une fois le long de l’eau, nous continuons un peu pour remonter finalement vers Rochehaut.
Nous passons par le point de vue vers Frahan : selon moi un des plus beaux panoramas du royaume…
Beaucoup confondent ce point de vue sur le village classé de Frahan avec le Tombeau du Géant que nous avons découvert en voiture le matin, qui lui est vierge de toute habitation.
Le panorama de Frahan est le résultat d’une occupation humaine sur un site naturel exceptionnel : crêtes, forêts, champs de culture, anciens séchoirs à tabac et la Semois entourent ce petit village classé.
Une fois Frahan traversé, nous montons vers ses crêtes…
Cette ligne qui s’élève au milieu d’une boucle de la Semois accueille le « Sentiers des Crêtes » et passe par différentes curiosités géologiques comme les Rochers de Frahan, la Gragnette, la Ronde Roche, la Plate Roche, le Trou Perpète ou le château de Montragut…
J’ai d’ailleurs retrouvé quelques sensations de mes 8 années de spéléologie à l’entrée du Trou Perpette…
Il s’agit d’une ouverture naturelle d’une vingtaine de mètres de longueur, livrée à la légende des nutons. Les nutons étaient des lutins qui vivaient dans les cavernes. Lorsqu’on voulait obtenir d’eux quelque chose, on mettait à l’entrée de leur grotte un pain et une pièce de monnaie. Le lendemain on y trouvait ce qu’on leur avait demandé. Si on les injuriait, ils quittaient le pays…
Une bonne occasion donc de vous annoncer que j’ai l’intention de retourner sous-terre prochainement, car cela me manque et je vous expliquerai pourquoi… 😉
Le reste du sentier nous amène sur une dernière crête vers les Croisettes et la Voie de Corbion et finalement La Chaire à Prêcher qui sera le dernier point de vue de ce séjour.
Selon la légende, ce serait de ce promontoire surplombant Poupehan que Pierre l’Ermite aurait convaincu les habitants de la vallée de suivre Godefroid de Bouillon lors de la première croisade.
Voici le tracé de cet itinéraire :
Plus de photos :
Vidéo :
Documentation :
- Cartes des randonnées : les cartes sont disponibles à la Maison du Tourisme du Pays de Bouillon. J’en profite d’ailleurs pour remercier son personnel pour son aide précieuse à l’élaboration de ce séjour !
- Carte IGN : 67/1-2 BOUILLON – DOHAN / topo20, carte à l’échelle 1: 20 000 édition 1 | 2008