Amateur de photographie et « chasseur d’images » passionné, j’avais envie de vous parler du film Eclipse, que j’ai dernièrement eu l’occasion de visionner en exclusivité et que vous aurez également l’occasion de découvrir lors du Banff Mountain Film Festival, en tournée prochainement dans le Benelux.
Il relate l’histoire inédite d’un photographe, Reuben Krabbe, déterminé à prendre LA photo de sa carrière : celle d’un skieur face à l’éclipse solaire de 2015.
Vous me direz que l’histoire semble « banale »… Et bien pas tant que ça !
Devant les risques d’une météo défavorable mais aussi contre les vents et les températures glaciales de l’Arctique, c’est avec une équipe de skieurs professionnels et de cinéastes que Reuben a mis sur pied cette expédition peu commune dans une région magnifique mais hostile…
Le Svalbard
En analysant les données scientifiques et en réalisant qu’il s’agirait certainement de l’unique occasion dans sa vie, principalement parce que les éclipses solaires totales ne sont en moyenne visibles à partir d’un endroit donné qu’une fois tous les 200 ans, il décida de se rendre dans le Svalbard, en Norvège, un archipel montagneux Arctique.
L’archipel du Svalbard est souvent appelé Spitzberg, du nom de sa principale île.
Découvert par les Vikings, le Svalbard (« le pays aux côtes froides » comme ils l’appelaient) se situe bien au-delà du cercle polaire Arctique. La nuit polaire, l’hiver, dure en effet du 26 octobre au 15 février et le soleil de minuit brille du 20 avril au 23 août…
La nature y est fragile, unique et absolue, mais marquée par plusieurs siècles de chasse de l’ours et de la baleine. En effet, le climat arctique rend la nature particulièrement vulnérable aux influences externes et le moindre impact humain peut avoir des conséquences catastrophiques.
C’est pourquoi tous ceux qui y séjournent respectent les lieux en s’informant et appliquant les règles sur l’archipel.
Les moyens d’exploration sont multiples dans la région : les excursions en bateau, les randonnées et treks que ce soit sur la terre ou sur les glaciers, les expéditions à motoneige ou en traîneau tiré par des chiens…
Quel que soit votre choix, visiter le Svalbard vous permettra de franchir une frontière mentale et symbolique, l’endroit étant le plus proche du pôle Nord qui soit accessible. Mais aussi d’être dans un univers fascinant de paysages et de faune glacière, à la limite de la banquise et des glaciers de l’arctique, et avoir l’impression (si ce n’est pas le cas ?) de fouler des terres inexplorées…
Vous y découvrirez aussi des villes de mineurs russes abandonnées et serez immergés dans une région sauvage à la faune et aux paysages variés.
En bateau ou en kayak, vous pourrez vous immiscer parmi le labyrinthe des glaces flottantes… L’occasion peut-être d’apercevoir phoques et baleines.
Dans cette région, fjords, montagnes, icebergs et calottes glaciaires se succèdent et s’entremêlent à l’infini…
Autrement dit, une destination que me fait vraiment de l’œil…
Pas vous ? 😉
L’expédition « Eclipse »
Mais revenons à nos moutons… Lors de l’expédition, le groupe est arrivé deux semaines après que le soleil soit revenu de son absence annuelle de six mois au cours de l’automne et l’hiver, pour endurer des tempêtes sur le glacier et d’autres soucis techniques inattendus qui font de ce genre d’aventure un défi à part entière tant au niveau physique que mental :
« On ne sait pas vraiment si on va y arriver et surtout, on se dit que l’on fait tout ça pour la photo d’un seul homme ! ».
Dans la difficulté, on se demande alors ce qu’on fait là, tout simplement.
Connaissez-vous ce genre de situation ?Moi oui, par exemple lors de mon escapade dans le Vercors (rien à voir), où nous cherchions sous 30 °c. la cascade d’eau pour remplir nos gourdes vides depuis un bon moment… C’est tout bête, mais je suis assez sensible à la chaleur ! J’étais à bout de forces, mais pas en danger fort heureusement.
C’est un peu l’opposé de l’Arctique je vous l’accorde, mais la photo de Maureen est parlante… No comment ! 😀
Dans ce genre de situation, soit on fait demi tour, soit on continue : mais avons-nous le choix ? Pouvoir faire demi-tour ou avoir une échappatoire et la conséquence (le luxe) d’une sortie bien préparée… On réfléchit, on analyse nos ressources physiques et matérielles, on se protège, la situation semble encore gérable, sinon, on arrête. On sait qu’il faut pouvoir arrêter, quand cela ne va plus.
Puis on se réconforte encore en se disant qu’il y a bien quelque chose derrière tout cela…
Une récompense, un paysage, une rencontre inattendue avec un animal, un « trésor » peut-être, ou tout simplement cette fierté d’y être arrivé. C’est peut-être ça le trésor ? 🙂 Et on décide de prendre son courage à deux mains, avec « simplement » l’envie, la motivation d’avoir cette récompense. Le pas est franchi !
En regardant le film, vous ne pourrez alors pas vous empêcher de sourire quand vous les entendrez crier de joie du haut d’une montagne « perdue » en plein milieu de l’Arctique, en regardant, après des moments difficiles un des plus beaux et plus rares phénomènes naturels au monde…
Et là vous aurez compris l’intérêt et la vraie valeur du dépassement de soi, la zone de confort que qu’on cherche souvent à outrepasser, sans même s’en rendre compte ou l’avoir voulu, et qui nous rappelle une fois franchie combien c’est bon de vivre et de s’en « être sorti »…
« Puis, très vite, le soleil commence à s’arrêter. En trente secondes, il y a cette lueur folle sur la neige. C’est comme si tout prenait feu… Personne n’est préparé à cela ! Vous ne pouvez pas le sentir, mais c’est comme un courant électrique qui vous traverse ».
Soudain le clic salvateur de l’objectif se fait entendre, c’est dans la boite. Je vous laisse évidemment la surprise de découvrir en regardant le film LA photo tant convoitée (NON ce n’est pas celle-ci dessus et NON vous n’irez pas voir sur Google Image !).
Une pure merveille, un moment rare et unique, rempli d’émotions et de poésie.
“Oh my goodness ! That was better than I thought it could’ve been !”, exclame Krabbe en tenant levant les yeux au ciel… “I hope I didn’t fuck that up.”
Traduisez : « Oh mon dieu ! C’était mieux que ce que je pensais que cela aurait pu être ! J’espère que je n’ai pas raté ça. »
Bon film à toutes & tous ! 🙂
ECLIPSE
Un film de Switchback Entertainment, écrit et réalisé par Anthony Bonello
Produit par Mike Douglas et Anthony Bonello
à voir au Banff Mountain Film Festival 2016
N’oubliez d’ailleurs pas le concours pour gagner vos places ! 🙂
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Très chouette article !
Je sais où je vais préparer ma prochaine expé 🙂
Merci Olivier !
En effet ça me tente aussi…….. 🙂
Superbe article!!! 🙂 bien vite voir le film!!!
J’ai adoré le film @BANFF à Bruxelles. J’ai envoyé une équipe pour l’éclipse aussi.
Pas hésiter à me contacter pour + d’infos pour y aller et les différentes possibilités!
Avec grand plaisir 🙂 Charlie
chinkel@terdav.com Ps. aussi été faire du kayak au Spitzberg..et rencontre avec 3 ours polaires!… grandiose 😉
Me rejouis de le revoir 🙂
Oh la chance! ! Ok merci je vais y penser ça me plairait trop !!