La Matheysine, que j’ai eu la chance de découvrir cet été, est un territoire magnifique niché aux portes de Grenoble, entre les majestueux massifs du Vercors et du Dévoluy. Devrais-je garder ces souvenirs précieux pour moi ? Non, car comme j’aime à le dire : le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé. Je te souhaite donc la bienvenue en Matheysine !

Après le Vercors en hiver, j’ai en effet eu la chance de pouvoir retourner en Isère et de découvrir une région que je ne connaissais absolument pas. Comme tu vas pouvoir le constater, la Matheysine n’a pourtant rien à envier aux massifs voisins plus populaires comme le Vercors et le Dévoluy.

Matheysine

Pour te donner une idée rapide, la Matheysine se trouve à environ trente kilomètres au sud de Grenoble. Ce plateau, encerclé de montagnes, est parsemé de lacs et de pâturages, avec une altitude moyenne de 900 mètres. Le nom « Matheysine » vient des mots Matta, signifiant « humide », et Cena, « plateau ». La principale localité de la région est La Mure.

Pour venir en Matheysine depuis Bruxelles ou Paris, je te conseille de prendre un TGV jusque Lyon, puis un train jusque Grenoble. Ensuite, louer comme nous une voiture avec le système de réseau de d’autopartage Citiz. Venir en voiture est tout aussi possible depuis la Belgique ou une région en France, bien évidemment, mais comme je n’aime pas conduire je privilégie souvent la solution en train…

Maintenant que tu visualises mieux où nous nous trouvons, je t’invite à découvrir notre aventure dans ce territoire riche en surprises. Je suis accompagné de mon camarade Pierre, photographe passionné et tout aussi amoureux de la montagne que moi. Cet article sera d’ailleurs agrémenté de quelques-unes de ses superbes photos. N’hésite pas à le suivre sur sa page Instagram : il fait un travail remarquable, toujours guidé par sa passion !

La Matheysine a tout pour nous séduire :

des terres préservées et peu peuplées,
une nature sauvage, des lieux retirés,
et un terroir absolument divin.

Que du bonheur en perspective ! 

On commence avec une découverte de la région par les airs ! En effet, on se donne rendez-vous dans les alentours du « Lac Mort » sur la commune de Laffrey avec Laurent de Matheysine Parapente. Après une petite marche jusqu’au point de décollage et la mise en place du matériel, nous gonflons l’aile et partons pour un vol en biplace d’une trentaine de minutes. Cela fait quelques fois que j’ai l’occasion de voler et chaque fois, ce sont les mêmes sensations qui m’ennivrent.

L’expérience est grisante, on a l’impression de planer littéralement, mais je remarque que je ne suis plus aussi à l’aise qu’à mes premiers vols. J’en arrive même à décliner la proposition du pilote pour quelques figures supplémentaires… L’âge commencerait-il à se faire sentir ? 😄 Quoi qu’il en soit, admirer le plateau Matheysin d’en haut offre un superbe aperçu de la région et une mise en bouche parfaite pour la suite de l’aventure ! Merci Laurent !

© Pierre Charlier Photography

Remis de mes émotions, nous prenons ensuite la route en direction des « Signaraux » où est installé l’Oriel du Sénépy. Situé sur les hauteurs de La Motte-d’Aveillans à l’écart de la ville et de l’agitation quotidienne, ce petit havre de paix est une superbe surprise…

Nicolas nous accueille avec chaleur à la douceur du soir. Ici, trois gîtes s’ouvrent à ceux qui cherchent à partager des moments précieux, que ce soit en famille, entre amis ou collègues, le temps d’un week-end ou d’une semaine, pour goûter à la sérénité des lieux.

 

Nous déposons nos valises à La Gênotte, un charmant chalet en bois, conçu pour 2 à 3 personnes, offrant une vue apaisante sur les genêts et la vallée. L’endroit, à la fois rustique et confortable, est aménagé avec un goût simple et raffiné, invitant à la quiétude.

Nous avons l’occasion d’échanger avec Nicolas, une personne d’une douceur et d’une bienveillance remarquables. Il a rénové cet endroit avec amour et passion, bricolant de ses mains et chinant dans les brocantes. On ressent immédiatement son attachement à ce lieu qu’il partage volontiers avec ses hôtes. Au Sénépy, on se sent bien, en harmonie avec la nature. Nicolas nous offre un apéritif maison suivi d’un délicieux repas préparé à partir de produits frais et locaux, que nous savourons sur la terrasse, face à un coucher de soleil resplendissant. Un moment très agréable !

Au départ de la cabane, je te conseille de te balader tranquillement vers l’arboretum de Combe noire ou de partir à l’assaut du Sénépy. Cet emblématique alpage voisin culmine à 1769 m. Là-haut, tu peux profiter d’une vue à 360° sur la Matheysine et Trièves. Nous attendons la nuit pour faire quelques photos… Le ciel est d’une incroyable clareté et on aperçoit facilement la voie lactée.

F1.7 , 20 sec, 3200 ISO, 10mm en Micro4/3

Le lendemain matin, je pars admirer un lever de soleil inoubliable sur le massif voisin du Vercors. Les premières lueurs teintent le ciel d’or et de pourpre, et je pressens déjà que cette journée sera magnifique…

Nous prennons ensuite la route vers Mayres-Savel pour réaliser le Tour des passerelles du lac de Monteynard-Avignonet qui fait 12 km. Pour cela, nous prennons d’abord le bateau La Mira qui permet de rejoindre l’autre rive du lac turquoise à Treffort et de relier le début de la balade (que je te conseille de réaliser dans ce sens anti-horloger).

Une fois de retour sur la terre ferme, nous entamons une balade qui nous dévoile des paysages idylliques, entre forêt et rivage, où la nature semble suspendue dans le temps. Le point d’orgue du parcours : deux passerelles majestueuses qui surplombent les eaux turquoises du lac, offrant une vue à couper le souffle.

On découvre celle du Drac qui mesure 220 mètres de long et celle de l’Ebron qui mesure 180 mètres. Elles permettent de vivre une expérience unique à 80 mètres au dessus du lac !

Plus d’infos et trace GPX de la balade ici

Après cette balade ensoleillée, nous avons besoin de nous rafraîchir. Heureusement, nous avons rendez-vous à Nantes-en-Ratier avec Patrick et Branca, à « l’Annexe » de la Brasserie Matheysine. Nous y découvrirons les délicieux breuvages fabriqués sur place par un autre couple passionné.

Ici, on vient savourer des bières artisanales, des limonades et des sirops maison, élaborés avec soin et passion. On peut également profiter d’un instant agréable dans un cadre chaleureux, bercé par les notes d’une musique live, pour une expérience empreinte de convivialité.

C’est ici également qu’Élodie et Jérôme brassent depuis 2009 des bières avec une démarche réfléchie, en parfaite harmonie avec leurs valeurs. Les ateliers, situés juste à côté, témoignent de leur engagement pour une production en accord avec le terroir. Voilà un véritable éloge du terroir, tel que je l’aime.

Le lendemain, nous partons explorer le secteur de Corps, toujours au cœur de la Matheysine. Situé sur la route Napoléon, entre Grenoble et Gap, Corps nous offre une vue imprenable sur l’imposante montagne de l’Obiou, qui domine les eaux turquoises du lac du Sautet.

Matheysine

Nous avons rendez-vous au barrage du lac avec Pascal qui est guide de montagne. C’est avec lui que Pierre va découvrir la via-ferrata du barrage qu’on appelle aussi « le grand frisson ».

Il s’agit d’un itinéraire entre gorges sauvages et site industriel, impressionnant mais sans grande difficulté technique. J’évite cependant de m’y aventurer – même si ce n’est pas l’envie qui manque – car je suis malherureusement malade depuis hier. Mince, il faudra revenir !

Ouvertures : du 01/05 au 31/10.

Tarifs : Gratuit, avec son propre matériel.
Vous pouvez aussi louer votre matériel à la Base Nautique du Sautet (+33 7 88 55 05 54) en juillet-août. Attention le matériel est adapté pour un poids minimum de 40 kg. Les enfants doivent mesurer au minimum 1,40 m.

Encadrements : Bureau des guides du Mont Aiguille (+33 622443062) ou Expérience Alpine (+33 6 12386306).

Nous avons ensuite la chance de déjeuner à la Guinguette du lac de Corps, située juste en face de celui-ci. Je dis « chance » car cet endroit est très prisé, et il est impératif de réserver à l’avance pour s’assurer une table.

© Pierre Charlier Photography

L’accueil est chaleureux et le cadre enchanteur, créant une ambiance décontractée malgré l’affluence. La claque gastronomique est au rendez-vous ! Les assiettes sont aussi belles que généreuses, élaborées avec des produits de qualité remarquable.

Le tout servi avec le sourire, on veut y revenir !
Merci à toute l’équipe pour ce beau moment.

Pour digerer ce délicieux repas, nous allons louer un bateau électrique à la base nautique pour découvrir les alentours du lac du Sautet. Chez WSA (Wild Sport Adventure), on peut en effet louer du matériel comme des paddles, kayakes, canoë, pédalo, bateaux sans permis et profiter de formations diverses.

Matheysine

En été, la plage est particulièrement intéressante pour les enfants car elle est la seule en Matheysine à proposer la baignade surveillée !

Nous prennons ensuite la route vers le parking du Mollard à Lavaldens où nous allons laisser notre véhicule pendant deux jours. En effet, nous montons à pied vers le refuge Le Rivobruenti où Eric nous attend. Après 40 minutes de montée nous arrivons au paradis, à l’écart de tout, même du réseau téléphonique. Je coupe mon téléphone dès notre arrivée et on rencontre notre hôte…

Eric est éleveur au village, mais il a aussi rénové avec l’aide de son fils l’ensemble de ce hameau dont il a fait l’aquisition une quinzaine d’années auparavant. Tout est fait de ses mains, ou presque.

On retrouve ici un coin cuisine, un réfectoire, un dortoir, des toilettes sèches, une cave, une douche, et trois logements insolites.

Les ânes amicaux sont aussi présents, ainsi que les gardiens des lieux que sont ses deux gentils chiens et les poules en liberté. Cet endroit situé au coeur de la montagne à 1200 mètres d’altitude est un véritable havre de paix et, en toute honnêteté, le coup de coeur de ce voyage !

Sans prétention, Éric réussit à créer un havre de paix où le temps semble suspendu. Aux randonneurs/euses de passage, il offre un lieu unique, un enchantement impromptu où l’on se sent naturellement chez soi. Au Rivobruenti, l’atmosphère est empreinte de douceur et de sérénité et on s’y sent bien.

Éric accueille ses hôtes avec une passion, une douceur et une authenticité absolument touchantes. Il se montre aux petits soins, et c’est un plaisir d’écouter son récit de vie. Fermier « dans le village en bas », il élabore ses plats avec les produits de sa ferme et de son jardin, qu’il transporte en quad. Il prépare lui-même son fromage, son saucisson, ses terrines et son pain. Plus local, on ne fait pas ! Et il suffit de voir son visage s’illuminer lorsqu’il nous conduit dans les caves d’affinage creusées dans la roche pour comprendre à quel point il chérit son métier et son terroir.

Il aime aussi conseiller les gens sur les randos à faire dans le coin, et il y a de quoi faire ! Nous décidons de réaliser la boucle du Lac du Rif Bruyant, qui est un itinéraire connu des locaux. La rando assez sportive fait une dizaines de kilomètres pour 800m D+ depuis le refuge.

Elle permet de découvrir le fond de la vallée en longeant le torrent et de grimper sur les hauteurs du massif jusqu’à un joli lac. Nous partons tôt pour profiter de la fraicheur et de l’ombre. Une fois à l’intersection, nous prennons à gauche pour admirer une cascade et arrivons en bas du lac après une montée assez raide.

Une fois au lac, on se pose une petite heure
et on profite de l’endroit en dégustant le pique-nique préparé par Eric.

Le retour se fait par le col, en redescendant dans les longs lacets.
La vue sur le cirque calcaire est grandiose !

Plus d’infos et trace GPX de la rando ici

Le soir venu, nous faisons la connaissance d’autres familles venues elles aussi profiter de ce lieu enchanteur. Nous partageons un moment des plus agréables autour d’une chaleureuse flambée, tout en dégustant de délicieux digestifs, faits maison par Éric, bien entendu.

Je saisis une dernière occasion pour photographier le ciel, depuis un lieu isolé de toute lumière artificielle. Je suis ravi de pouvoir partager avec toi ce moment précieux et ce lieu exceptionnel, qui résonne profondément en moi.

Le ciel du Rivobruenti

Cette immersion en Matheysine a été le souffle d’authenticité et de liberté dont j’avais besoin cet été. J’ai exploré une région encore méconnue, préservée des foules de touristes, et j’ai beaucoup apprécié les rencontres chaleureuses faites sur place. Les habitants sont bienveillants, simples et ouverts, désireux de partager les trésors cachés de leur terre. Quant aux paysages, ils sont d’une variété, d’une sauvagerie et d’une grandeur à couper le souffle. La Matheysine est une destination humble, qui mérite assurément d’être découverte !

Cet aperçu t’as plu
et tu as envie d’en savoir plus sur la Matheysine ?
N’hésite pas à consulter le site

www.matheysine-tourisme.com


Cet article est le fruit d’une voyage organisé en collaboration avec Isère Attractivité et Matheysine Tourisme. Merci à Céline et Capucine pour leur remarquable travail. Mes propos restent cependant (et comme toujours) libres et sincères.

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Maxime
Je suis Maxime, l'âme vagabonde derrière les récits de « Trekking et Voyage », une oasis pour les amoureux de randonnée, les assoiffés de voyages plus ou moins lointains et les fervents adeptes du plein air. J'ai toujours été passionné des immensités sauvages, des murmures de la nature et des aventures qui transforment l'âme. Tout en étant un épicurien qui savoure la vie à pleines dents, je te partage ici mes récits et mes coups de cœur. L'idée d'être une source d'inspiration et de partage d'expériences me plait, surtout quand les mots sont choisis pour leur vérité et leur utilité. Bonne lecture ! "Happiness is only real when shared" (Christopher J. McCandless dit « Alexander Supertramp »)  

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