Il y a plus de 2 ans, je découvrais le PACKRAFT et sans le savoir, j’étais le premier blogueur à en parler sur la toile francophone. Véritable source d’aventure et de liberté, j’ai directement eu un coup de cœur pour cette nouvelle discipline venue d’ailleurs… Vous êtes encore nombreux à m’envoyer régulièrement des messages pour savoir où en faire en Belgique ou ailleurs, où s’en procurer, si on peut en louer, etc. C’est donc avec plaisir que je réponds à vos questions dans ce nouvel article plus pratique… Bonne lecture !

Packraft Lac Bohinj Slovénie

Faire du PACKRAFT en Belgique ou ailleurs :
le guide ultime

Qu’est-ce que le Packraft ?

Si tu n’a pas lu les articles dédiés à ce sujet sur le blog (honte à toi), tu apprendras maintenant que le packraft est,  comme son nom l’indique, une sorte de kayak gonflable que tu peux emporter dans ton sac à dos pendant tes randonnées ou autres aventures outdoor… Ce concept en pleine expansion tout droit venu des USA puis popularisé en Alaska permet alors à un randonneur (ou autre) de traverser des étendues d’eau et/ou de se déplacer plus rapidement en descendant des rivières (même en eaux-vives)…

De manière générale, cette discipline laisse alors apparaître de nouvelles possibilités d’aventures et d’exploration… et ce n’est pas pour me déplaire.

Packraft slovénie Bohinj

C’est là que directement tu te dis : « Et le poids alors ? »

C’est  bien là la force du concept. Contrairement aux modèles de kayaks vendus dans les grandes surfaces ou certains magasins de sports, les packraft sont conçus avec des matériaux ultra-légers et résistants. Un packraft pèse alors entre 3 et 4 kg, pagaies incluses (contre 10 à 15 kg pour d’autres modèles moins spécifiques). Les pagaies se démontent et se glissent sur (ou dans) le sac à dos comme des bâtons de randonnées. Le gonflage se fait avec un sac en toile par transfert d’air, pesant à peine quelques grammes. Avec un peu d’habitude, il y a moyen de gonfler le bateau en moins de 10 minutes avec le sac et achever à la bouche via une autre valve prévue à cet effet. Pour les plus fainéants (comme moi), il existe des « souffleuses » électriques très pratiques (750 gr)…  A toi de voir !

Imagine-toi, en rando avec le bateau dans le sac. Une rivière se présente, il y a assez d’eau… Hop, tu gonfles et c’est parti… tu te laisses descendre ! 😀

Ça, c’est le scénario « basique » et je l’avoue, un peu léger…

Packraft Slovénie Soca

Par où commencer ?

Il est important de rappeler qu’une sortie en Packraft se prépare comme toute sortie sur le terrain. Il faut donc prévoir un itinéraire et l’adapter en fonction des conditions météo, de l’état et du niveau des eaux, des participants et de la réglementation en la matière. On ne vogue pas sur les eaux n’importe où et à n’importe quel moment (même si on en a des fois très envie). J’y reviendrai après…

Essayer le packraft en Belgique

Donc dans un premier temps, si tu n’en a jamais fait et que tu souhaites essayer le packraft, je t’invite une nouvelle fois à faire une sortie d’une journée en Ardenne avec Luc Van Ouytsel, de Pack and Raft. Il connait très bien la discipline et a même traversé la Belgique en packraft ! Il est devenu au fil de quelques années et malgré lui LA référence dans le domaine en Wallonie. Car il faut l’avouer, il n’y a pas grande monde qui fait cela dans le pays ou même en France…

Luc (à gauche), Alex, et moi prêts à nous laisser aller sur les remous de l’Ourthe.

C’est d’ailleurs avec lui que j’avais découvert le packraft sur les eaux de l’Ourthe. Ce que tu dois donc savoir, c’est que Luc propose des sorties découvertes dans le décors somptueux du massif ardennais.

Pour 45,00 € la journée encadrée incluant tout le matériel, il te fait découvrir la discipline avec une randonnée pédestre et une session sur l’Ourthe et/ou sur le superbe lac de Nisramont…


Participer à un stage à l’étranger

Ensuite, si comme moi tu accroches directement, tu peux aussi participer à un stage un peu plus engagé à l’étranger (mais adapté au niveau de chacun) organisée par Luc.

Il te fera alors découvrir le packraft sur rivières de classe supérieure (plus de courant, plus de rapides…) par exemple en Slovénie sur la majestueuse » Soca » d’où je reviens, ou en France sur l’Ubaye ou autre.

C’est donc plus sportif et on goûte à l’essence même du Packraft et de la puissance des eaux vives. J’ai d’ailleurs participé à un de ses stages dans la vallée de l’Ubaye et j’ai évidemment adoré…


Se procurer un packraft…

Ça y est, tu as le virus et tu VEUX ton packraft pour pouvoir le sortir quand tu veux en randonnée…

C’est normal j’ai eu exactement le même ressenti. Neuf, un packraft peut coûter entre 500 et 2000 € selon la marque et le modèle. Ce n’est pas donné, je te l’accorde mais le prix se justifie par le rapport solidité/poids extrêmement remarquable des matériaux, et c’est aussi pour cela que l’activité n’est pas encore très présente chez nous. Dans les marques connues, on citera notamment AlpackaRaft, Kokopelli, MRS, etc.

En location

Avant d’acheter, sache que Luc (basé en Belgique) peut t’en louer ! Pour 85,00 € le week-end, il te laisse un packraft avec le matos complet. C’est donc LA solution idéale si tu souhaites être « libre » et indépendant sur les eaux, sans vider ton compte en banque.


Acheter

Car tu as envie de « flotter de tes propres pagaies » (je viens de l’inventer)…

Personnellement, j’ai acheté le mien d’occasion. Il s’agit d’un modèle hybride initialement conçu en vue d’une fabrication en série, mais le projet n’a pas abouti. Je me retrouve donc avec un prototype très sympa que je dois encore améliorer (coller des attaches et placer des élastiques pour tenir le sac à dos en place).

Le marché de l’occasion (bien qu’encore très restreint) est donc une bonne solution intéressante, il faut juste vérifier la vieillesse du bateau et de ses matériaux (qualité de la toile). On trouve divers sites de ventes d’occasion sur le net, mais aussi des forums spécialisés de rafting, kayak, etc. avec des rubriques dédiées à la vente.


Quel packraft choisir ?

Si tu souhaites acheter un modèle neuf, il sera intéressant de te tourner vers des importateurs qui sauront te conseiller en fonction de tes besoins et de ton budget. En Belgique, Luc importe les marques MRS et Kokopelli. n’hésite pas à le contacter si tu cherches un bon raft, il saura t’orienter et t’avoir le modèle de ton choix efficacement !

Selon le profil d’utilisateur, tu choisiras :

  • un modèle solo ou 2 personnes,
  • avec une jupe ou sans (protège des éclaboussures, du froid),
  • long ou court (long = plus rapide et facile pour garder le cap. Court = moins d’emprise au vent et plus facile à diriger).
  • pointe relevée ou pas pour passer les vagues plus facilement,
  • fond rigide ou pas pour naviguer plus rapidement, etc.
  • avec ou sans attaches pour matériel, 
  • avec ou sans tirette pour ranger du matos DANS la chambre à air,
  • etc.

De manière générale, je pense que le pratiquant récréatif choisira plutôt un modèle plus court et « nerveux », tandis que le voyageur choisira un modèle plus long et plus apte à porter du matériel.

Si tu préfères acheter ton raft seul, j’ai repéré pour toi diverses boutiques et modèles sympa, mais ce n’est qu’un échantillon de ce qui existe sur le marché. (N’oublie pas également que je suis randonneur, pas un pro des eaux. Je ne saurais donc que te conseiller de consulter un pro pour un achat plus judicieux.)

Comme je te l’ai dit, il existe une pléiade de modèles… Certains sont même moins chers, mais certainement aussi moins résistants. D’autres plus sophistiqués destinés à la descente en eaux vives. Bref, il y en a pour tous les goûts et c’est là qu’on sent que le concept commence à se populariser.

Pour ce qui est des bagages, la solution la plus simple est d’emballer ton sac à dos (qui peut contenir ton packraft dégonflé) avec un sac poubelle solide ou mieux, un sac étanche (20/30/40/50/60 L) et de l’attacher sur le raft à l’aide d’élastique et/ou de sangles, si ton raft en est équipé. Sinon, tu le cales entre tes jambes !


Préparer sa sortie

Réglementation : Il existe des textes législatifs spécifiques pour la descente de rivière en France et en Belgique. Il convient en général de vérifier l’état des eaux et la navigabilité. Certaines rivières sont aussi interdites de navigation toute l’année. Avant de te lancer sur une rivière, vérifie donc bien qu’elle soit autorisée à la navigation…

En France, ce site pourra te donner une idée précise de l’état des eaux. Vérifie bien la météo, les risques de crues et les programmations de lâchers EDF si barrage en amont. 

En Belgique, c’est ce site que tu dois consulter avant toute sortie. Les interdictions sont affichées et mise à jour en temps réel.

Que ce soit en eaux fermées (lacs, étangs) ou en rivière, il conviendra aussi de respecter le règlement sur place (être très attentif aux panneaux qu’il faut connaitre).

Sécurité : Dans un premier temps, il est indispensable de connaitre le classement des classes de rivières empruntées.

  • Classe I : Niveau facile. Obstacles simples, pas ou peu de courant, petites vagues régulières, petits remous.
  • Classe II : Moyennent difficile. Passage libre avec obstacles simples dans le courant, et petits seuils, cours irrégulier, vagues irrégulières, remous moyens, faibles tourbillons.
  • Classe III : Difficile. Passage visible avec obstacles divers dans le courant, petites chutes, vagues hautes et  irrégulières avec blocs de roche, gros remous avec tourbillons.
  • Classe IV : Très difficile. Passage non visible d’avance, reconnaissance souhaitable, grosses vagues avec rouleaux puissants, roches obstruant le courant, chutes plus élevées avec possibilité de rappel
  • Classe V : Extrêmement difficile. Reconnaissance inévitable, passages longs, parfois étroits, chutes élevées avec entrée et sortie de rapide difficiles, sécurité au sol recommandée.
  • Classe VI : Limite de la navigabilité. Généralement impossible, grands risques, parfois navigable selon niveau d’eau avec sécurité active au sol renforcée indispensable.

Si tu n’as jamais pratiqué (ou peu), je te conseille une rivière de classe II maximum. Une classe III ou plus se fait idéalement accompagnée par un pro. C’est aussi pour cela que je te parlais des stages de Luc. Sur l’Ubaye, j’ai navigué sur de la classe III voir un ou deux passages IV et même si j’ai pris mon pied, j’en ai pris plein la tronche ! Des conseils pro sont donc indispensables pour évoluer en sécurité… Apprendre à « esquimauter » (reprendre sa navigation sans quitter son bateau) , lire la rivière, éviter les obstacles, se sortir de situations indélicates, etc.

Le gilet de sauvetage est conseillé en permanence.

Le casque conseillé à partir de navigation sur rivière de classe II.

Savoir nager en rivière avec du courant (pour rejoindre les bords, garder la tête hors de l’eau) est indispensable. N’hésite pas à enfiler un t-shirt néoprène pour limiter les risques d’hypothermie.

Ne t’aventure pas seul sur une rivière que tu ne connais pas et dont la classe n’est pas adaptée à ton niveau (et ton matériel). N’hésite pas à descendre de ton raft pour aller repérer certains passages ou passer par le rivage.

Environnement et civisme : comme toute pratique de sport outdoor, il est indispensable de respecter la nature. Naviguer sur des eaux implique un respect des eaux, des berges, des buissons où nichent des oiseaux, etc. Inutile de te rappeler (mais je le fait quand-même) qu’il est aussi intéressant d’adopter la discrétion pendant la navigation afin de déranger le moins d’espèces possible, y compris les personnes qui flânent sur les rives ou les pêcheurs.


Quelques idées de sorties

En Belgique, j’apprécie volontiers randonner sur les sentiers longeant l’Ourthe. Le GR57 est une bonne solution si à un moment donné je souhaite gonfler et descendre la rivière. L’idée est donc de randonner dans le sens inverse du courant (remonter la rivière) pendant x kilomètres et d’ensuite descendre et retrouver la voiture. C’est la solution basique déclinable de nombreuses façons : randonner, enchaîner avec un bivouac puis une descendre, etc.

Le spontanéité est aussi quelque chose de sympa à exploiter, mais c’est plus compliqué et plus rare de se dire « oh, je gonflerais bien ici, ça a l’air sympa ! ». Car cela implique d’avoir toujours le packraft et les pagaies dans le sac à dos « au cas où », ce qui est utopique 🙂

La Semois et ses nombreux sentiers de randonnées et points de vue peuvent aussi être une belle cour de récréation pour les micro aventuriers que nous sommes… sans oublier la Lesse, le Viroin, ou l’Amblève !

En France, je connais moins les possibilités de navigation, mais je sais qu’elles sont nombreuses : ce site est une mine d’or pour débuter !


À toi de jouer !

Je pense que là, tu as toutes les infos pour te lancer !
N’hésite cependant pas à commenter ou m’envoyer un petit mail si tu as des remarques ou questions.

Je te souhaite de belles aventures…

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Maxime
Je suis Maxime, l'âme vagabonde derrière les récits de « Trekking et Voyage », une oasis pour les amoureux de randonnée, les assoiffés de voyages plus ou moins lointains et les fervents adeptes du plein air. J'ai toujours été passionné des immensités sauvages, des murmures de la nature et des aventures qui transforment l'âme. Tout en étant un épicurien qui savoure la vie à pleines dents, je te partage ici mes récits et mes coups de cœur. L'idée d'être une source d'inspiration et de partage d'expériences me plait, surtout quand les mots sont choisis pour leur vérité et leur utilité. Bonne lecture ! "Happiness is only real when shared" (Christopher J. McCandless dit « Alexander Supertramp »)  

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